FAIT DU SOIR Aux Angles, une mère de trois enfants menacée d’expulsion
Une mère de famille est proche de l’expulsion de son logement locatif aux Angles, en raison de factures impayées et d'une situation familiale instable. État des lieux.
Les cartons sont déjà faits, comme si, dans sa tête, elle était déjà partie. Déborah Santos vit seule avec ses trois enfants, âgés de 16 ans, 12 ans et 9 ans, dans une petite maison louée à un propriétaire dans un lotissement des Angles. Aujourd’hui, cette mère de famille vit un véritable calvaire. Elle se retrouve dans l’impasse, au bord de l’expulsion.
Tout est parti d’une séparation conjugale quelques mois après l'emménagement : « Mon ex-mari est parti en mai 2019 en me laissant ici seule avec mes trois enfants. En guise de pension alimentaire, il me payait le restant de la maison, hors APL. À un moment donné, ils n’ont pas pu prélever ce montant et cela s’est accumulé. »
Des démarches ont été effectuées par l’Iséroise d’origine portugaise, pour se sortir du bourbier, mais les mésaventures se sont enchaînées : « Je suis allée voir l'assistante sociale, on a fait une demande de FSL (fonds de solidarité logement, NDLR) pour combler cette dette. Mais entre temps, elle avait augmenté et pendant cette période-là, j’étais au chômage, donc je ne touchais même pas 800 euros par mois », se remémore la locataire au bord des larmes.
Une course contre-la-montre
Après avoir reçu par courrier un avis d’expulsion domiciliaire, une course contre-la-montre s'engage : « J’ai fait une demande auprès du juge d’exécution. Nous avons eu deux mois supplémentaires, donc l’expulsion devrait intervenir à partir du 1ᵉʳ octobre », redoute-t-elle, tout en cherchant une alternative pour trouver un toit pour elle et ses enfants, scolarisés aux Angles.
« Monsieur est toujours sur le bail, mais tout le monde se retourne contre moi »
Dans l’attente d’être fixée sur son sort, une solution s’offre à la conductrice de car scolaire : trouver un logement plus petit. « J’ai visité un appartement semi-social avec deux chambres. Les enfants sont au courant qu’on sera amenés à déménager rapidement », indique-t-elle.
La trentenaire tente de se faire entendre : « J’ai fait aussi une demande de dossier Dalo (Droit au logement opposable, NDLR) au mois de juillet pour passer en priorité. Elle m’a été refusée car je n’avais pas le papier de surendettement. Le problème à l’heure actuelle, c’est que monsieur est toujours sur le bail, mais tout le monde se retourne contre moi parce que je suis ici et qu'il est parti il y a cinq ans. »
Sa situation pourrait donc se débloquer rapidement dans les deux semaines à venir, puisque la loi de la trêve hivernale interdit l’exclusion des locataires entre le 1ᵉʳ novembre et le 31 mars. Pour les personnes susceptibles d'être expulsées, il est possible de prendre contact par exemple avec l'ADHL, l'Agence départementale de l'habitat et du logement, qui dispose d'une équipe mobile de prévention des expulsions locatives (Empex).