Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.01.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 561 fois

FAIT DU SOIR Avec le V2G, les voitures électriques deviennent des unités de stockage d’énergie

Ce vendredi matin, lors de l'inauguration de la borne V2G chez D&S groupe, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La première borne de technologie V2G de la région, pour Vehicule to grid, a été inaugurée ce vendredi matin dans l’enceinte de l’entreprise D&S, à Bagnols. Une technologie révolutionnaire dans laquelle la Région Occitanie est pionnière.

Tout d’abord, expliquons ce qu’est le V2G, développé dans le cadre du projet porté par EDF de de nombreux partenaires, baptisé Flexitanie, le plus gros projet de ce type d’Europe. Concrètement, vous rentrez chez vous le soir avec votre voiture électrique, vous la branchez sur une borne V2G, et à partir de là, en fonction du pilotage du réseau électrique, de la production et de la demande en temps réel, votre voiture va soit injecter l’énergie qui reste dans sa batterie dans le réseau, soit être rechargée sur le réseau. L’idée est à la fois de faire des véhicules électriques « une manière intelligente et peu coûteuse de stocker de l’énergie renouvelable », pose Brice Bourreau, le directeur opérationnel de l’entreprise Dreev, qui fait partie du groupe EDF et qui développe cette solution, et d’éviter des pics de consommation électrique.

Car pour l’heure, même s’il y a de plus en plus de véhicules électriques ou hybrides rechargeables sur nos routes, leur impact sur le réseau de production, « on sait y répondre aujourd’hui, mais demain il faudra s’adapter », estime le député du Gard et président du Conseil supérieur de l’énergie Anthony Cellier. Car si tout le monde se branche en même temps, cela peut poser problème. « Il y a une nécessité de piloter la demande, et c’est un enjeu majeur dans le développement de 100 % d’énergies renouvelables, comme le développement d’une manière décentralisée de stockage », affirme Camille Fabre, directeur régional délégué de l’Ademe.

« Une solution très concrète »

Dans ce cadre, le projet Flexitanie a été lancé, « il repose sur la technologie V2G, et l’ambition est d’avoir au moins une centaine de bornes dans la région », avance le délégué régional d’EDF Sylvain Vidal. De quoi faire de l’Occitanie le plus gros démonstrateur européen de cette technologie, une région « où le terreau est particulièrement favorable, avec des partenaires et une ambition très forte de développement des énergies renouvelables », poursuit-il. Il faut dire que, comme le rappellera la vice-présidente de la Région déléguée à la transition écologique Agnès Langevine, « la Région a lancé un défi très ambitieux, celui d’être la première région à énergie positive d’Europe, c’est à dire couvrir l’ensemble de notre consommation par des énergies renouvelables. »

Le V2G s’inscrit aussi dans ce cadre, en tant que « solution très concrète », saluera l’élue régionale. Car les 100 bornes V2G qui seront installées à terme, l’appel à candidatures pour les entreprises disposant d’une flotte et les collectivités étant ouvert jusqu’à juin prochain, représenteront une capacité de 1 MegaWatt. « Là, on commence à être audible, ce qui fait l’intérêt de ce projet, c’est son envergure », estime Camille Fabre.

Pour le développer, de nombreuses aides sont disponibles pour les entreprises et collectivités qui voudraient sauter le pas, rendant l’installation d’une borne V2G aussi intéressante financièrement voire plus intéressante qu’une borne classique. « Il y a un bénéfice écologique et économique, nous restituons au client l’équivalent de 15 000 kilomètres par an », ajoute Brice Bourreau. De quoi arriver plus vite aux 100 bornes V2G escomptées en Occitanie. Le PDG de D&S groupe Julien Feja « voulait participer à ce projet, car nous sommes déjà très tournés sur les véhicules électriques. »

La borne V2G (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La voiture électrique, « une centrale virtuelle »

Pour lui comme pour ses salariés, l’utilisation de la borne est simple et pilotable depuis une application mobile qui permet de planifier les charges, de garantir un niveau de charge à telle ou telle heure et même de forcer une charge en cas d’urgence. « C’est complètement transparent pour l’utilisateur », résume Brice Bourreau. Et pourtant, pendant une grande partie du temps au cours duquel la voiture aura été branchée, elle aura servi « de centrale virtuelle », présente Grégory Neve, directeur des véhicules électriques et des infrastructures chez Nissan France. Le constructeur japonais est le seul à l’heure actuelle à proposer des véhicules électriques à batterie bi-directionnelle, qui permet le V2G, en attendant que les autres s’y mettent également.

Reste que c’est à Bagnols que la première borne a été inaugurée, «  et ça aura une résonance nationale », souligne le député Cellier. Une reconnaissance également du travail commencé dans le cadre du Contrat de transition écologique Aramon-Gard rhodanien, dont « on voulait qu’il soit un laboratoire d’idées, un écosystème », rappellera le président de l’Agglo du Gard rhodanien Jean-Christian Rey. Sur cette technologie, c’est le cas.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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