GARD À 25 ans, le Syndicat mixte des Gorges du Gardon est toujours en évolution
Reste que 25 ans c’est déjà pas mal quand il s’agit de jeter un oeil dans le rétro et de tracer les perspectives.
« Un vrai acteur de ce territoire »
Créé par le Conseil général en 1993, le Syndicat Mixte des gorges du Gardon a pour mission de « préserver et valoriser le site », explique sa présidente actuelle Bérangère Noguier. Des missions « d’abord très naturalistes, reconnaît la présidente. Aujourd’hui on fait aussi plus de développement local, du territoire, en prenant plus en compte les activités humaines qui sont intimement liées. »
Concrètement, le SMGG compte aujourd’hui 35 salariés, dont 15 pour les seuls chantiers d’utilité sociale repris par le syndicat en 2009 pour être « un vrai acteur de ce territoire, au coeur des enjeux de développement et de solidarité, avec un vrai impact social », souligne Bérangère Noguier. L’élue y voit un dispositif gagnant-gagnant. D’une part pour les personnes en réinsertion, et d’autre part pour les communes. Les chantiers étant subventionnés, elles peuvent bénéficier de travaux à des prix défiant toute concurrence.
Reste que les principales missions du SMGG sont plus tournées vers la nature. Évoquons la bergerie pédagogique de Collias et ses 3 000 ovins, que le syndicat veut développer, l’obtention du label Grand site d’Occitanie et le processus pour le Grand site de France, une étude sur la géolocalisation des sangliers, l’aménagement d’une grange pour accueillir une colonie de 600 chauve-souris à Dions ou encore la construction d’une Maison de la rivière et du castor à Collias, qui doit ouvrir en 2019.
Et le syndicat voit plus grand. « Aujourd’hui on dispose d’une ingénierie qui nous a permis de répondre aux enjeux stratégiques au niveaux national, Européen et international, comme pour la réserve de biosphère », souligne Bérangère Noguier. Le syndicat a ainsi récupéré la gérance de 5 sites Natura 2000, qui traitent des aspects scientifiques, de préservation de la biodiversité et d’accompagnement des acteurs du territoire. Quant à la réserve de biosphère, « il s’agit de la première fois que le SMGG intègre un réseau international pour amener les acteurs du territoire pour progresser sur le développement durable », souligne la présidente. Un réseau d’éco acteurs a d’ailleurs été créé localement en ce sens, « pour progresser ensemble. »
Le gros dossier du parc naturel régional
De quoi faire largement déborder le syndicat de son secteur initial de 20 000 hectares et 12 communes (Cabrières, Castillon, Collias, Dions, Lédenon, Poulx, Remoulins, St-Bonnet-du-Gard, Ste-Anastasie, Sanilhac-Sagriès, Sernhac, Vers). Le gros dossier de 2018 s’inscrit aussi dans cette démarche d’ouverture, puisqu’il s’agit du projet de Parc naturel régional des Garrigues, qui recouvre 80 communes. « On veut leur faire profiter de l’ingénierie et de l’expérience du SMGG, penser à une échelle plus importante pour être plus efficients », explique Bérangère Noguier. Et récupérer le projet ? « Il n’y a pas de volonté du SMGG de s’accaparer le projet, mais plutôt de le mettre en musique, affirme la présidente. Le SMGG ne peut pas porter seul un PNR. »
Pour autant, le syndicat reste un ardent défenseur du projet, perçu comme « un véritable outil de développement pour la ruralité, « avec pour un euro investi, jusqu’à 20 euros de retombées », avance l’élue. De quoi également aider à la création d’une destination touristique. Le syndicat mixte et l’Association pour un parc naturel régional entre Cèze et Gardon travaillent à la création d’une association de préfiguration regroupant les communes favorables au projet, en vue de réaliser la charte du PNR. Pour l’heure, une petite quarantaine des 80 communes concernées a d’ores et déjà délibéré favorablement.
Alors l’un des enjeux de l’année sera de « continuer à faire le tour des 80 communes pour convaincre », explique Bérangère Noguier. C’est que le syndicat le rappelle, "pour que le projet aille plus loin, il faudra qu’une large majorité des communes -une soixantaine au minimum- rentre dans l’association" que le SMGG espère monter d’ici cet été. La présence parmi les signataires de la commune d’Uzès, au départ défavorable au projet, est désormais espérée par Bérangère Noguier, qui rappelle que « cette opportunité, on ne l’aura pas deux fois. »
Thierry ALLARD