GARD Accusé d'agression sexuelle, il affirme qu'il a simplement éternué !
"Mais pourquoi la parole de la victime serait-elle plus crédible que celle de mon client", plaide l'avocat d'un chauffeur routier ? Comment dire maître ? Peut-être que le système de défense est tellement curieux qu'il ne paraît pas crédible...
Et c'est le cas dans cette affaire. Imaginez un peu, un homme accusé d'agression sexuelle et qui affirme à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes cette semaine qu'il n'a pas commis de délit mais qu'il a juste éternué un peu fort !
"Mais pourquoi cette jeune femme que vous avez rencontré une fois dans votre vie vous accuse-t-elle alors ?", relève le président du tribunal. "Elle fait fausse route. J'ai éternué trois fois en passant près d'elle et comme j'étais enrhumé je l'ai essuyée sur le visage et le cou", affirme -t-il le plus sérieusement du monde.
"Vous essuyez le visage d'une personne que vous ne connaissez pas et sans le lui demander, cela semble étrange monsieur", reprend le magistrat? "Et en plus vous avez effleuré ses seins et les parties intimes aussi", poursuit le président dubitatif ?
" J'étais malade et lorsque j'éternue je ne fais pas semblant car c'est dangereux pour la santé, tous les spécialistes le disent monsieur le président", reprend le prévenu, 45 ans, marié et père de cinq enfants. "Mais je me suis excusé en l'essuyant. J'avais des problèmes à cause de mon opération", confie le prévenu en détaillant ses soucis gastriques. Dans la salle d'audience il est très difficile de retenir les rires.
Et comme les précisions ne sont pas suffisantes, le mis en cause va même montrer à cette jeune femme qu'il n'a jamais croisé auparavant les cicatrices cachées sur son ventre suite à son opération ! Une version stratosphérique vous l'avez compris avec un seul homme, le prévenu, qui garde son sérieux et paraît croire ses paroles.
Dans un vestiaire professionnel
Ce dernier est mis en cause pour une agression sexuelle sur une jeune femme fragile survenue dans les vestiaires d'une entreprise de Laudun l'Ardoise le 27 avril 2018. Une société qui permet aux nombreux routiers de passage de prendre un café et de profiter des douches. C'est justement dans l'une d'entre elle que le problème est arrivé ce jour-là.
La victime nettoyait le vestiaire des hommes en s'assurant qu'il n'y avait personne dans les lieux. Le routier est revenu dans le vestiaire prétextant l'oublie de son shampoing dans la douche. "Elle est fragile, et elle était complètement tétanisée au moment des faits. Nous avons aujourd'hui des explications abracadabrantesques de l'autre côté de la barre", souligne le conseil de la victime, maître Isabelle Vrignon. "C'est rocambolesque, son éternuement serait, si l'on en croit le prévenu, la raison pour laquelle il a touché sa poitrine", dénonce la substitut du procureur, Fanny Camélio.
Le tribunal correctionnel de Nîmes n'a pas adhéré à la version pour le moins originale du mis en cause et l'a condamné à 10 mois de prison avec un sursis et 2 000 euros d'amende. Il écope en outre d'une inscription au fichier des délinquants sexuels.