Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 09.11.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 389 fois

GARD La préfecture s'engage contre l'infamie

Les Forces de l'ordre, en lien avec la LICRA, luttent contre le racisme et l'antisémitisme à travers une nouvelle convention triennale.
Police, préfecture, Licra et gendarmerie unis contre le racisme et l'antisémitisme (Photo Anthony Maurin).

Thierry Dousset et Patrice Bilgorai (Photo Anthony Maurin).

Thierry Dousset, directeur de cabinet du préfet du Gard, a signé la convention de partenariat entre la LICRA 30 (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et les forces de l’ordre. Ce lien est destiné à renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Sujet sensible s'il en est, la préfecture s'en empare et le combat. Le Gard est touché depuis quelques années par la fâcheuse habitude de certains à voir en l'être humain des catégories qui n'existent pas. Loin des idéaux progressistes, ces faux idéalistes en papier mâché scindent la population.

Cette convention départementale s’inscrit dans la plus globale convention cadre avec le ministère de l’Intérieur. Outre les actions de formation et de sensibilisation et de la formation initiale des policiers et gendarmes, pour la première fois la convention départementale va prendre en compte les actions innovantes quelle mène depuis trois ans.

Le racisme ordinaire ne doit plus exister. " Je suis heureux de la qualité exceptionnelle des liens que nous entretenons avec la police et la gendarmerie dans le Gard depuis six ans. Agir avec les pouvoirs publics fait partie de l'ADN de notre association. Nous défendons toutes les victimes du racisme et de l'antisémitisme. La LICRA s'oppose à ceux qui nourrissent la haine de la République ", détaille Patrice Bilgorai, président de la LICRA Nîmes.

Sur  proposition de la délégation nîmoise, cette nouveauté met en avant le travail accompli avec ses partenaires comme la Direction départementale de la sécurité publique(D.D.S.P), le Centre Loisirs Jeunesse de la police nationale (C.L.J), l’école de police ou le groupement de gendarmerie nationale et son unité de Prévention de la délinquance juvénile(B.P.D.J). Ces actions qui peuvent prendre la forme d’expositions, d’échanges-débats, de films sur la thématique du racisme et de l’antisémitisme seront inscrites dans la convention.

Si en France on compte dix fois moins de plaintes qu'en Angleterre, 95 % d'entre elles sont classées sans suite faute de preuves suffisantes. Rappelons qu'il faut pour établir les faits un constat d'huissier, l'attestation d'un témoin, un certificat médical ou des courriers ou courriels... Des preuves difficiles à conserver ou à débusquer. " Dans le Gard nous avons pas mal de dossiers en cours dont la fameuse affaire du cochon " mordeur ". Mais sur Nîmes, on constate surtout des injures raciales. Les délais de prescriptions sont très courts, de trois mois à un an et la loi date de 1881. Il faut évoluer et intégrer le code pénal mais nous arrivons à faire entendre notre voix ", assure quant à elle Saphia Foughar, avocate de la LICRA.

De fait, les actions menées dans notre département avec les forces de l’ordre visent à conjuguer les efforts pour lutter efficacement contre le racisme et l’antisémitisme en élargissant le champ d’action délimitée par la convention avec le ministère de l’Intérieur. La LICRA Nîmes est particulièrement engagée dans cette convention et rappelle que depuis six ans et la signature de la toute première convention départementale, l'association a bien travaillé.

Thierry Dousset et Patrice Bilgorai signent la nouvelle convention triennale qui liera les forces de l'ordre à la Licra (Photo Anthony Maurin).

50 % des actions nationales de la LICRA sont réalisées par la section gardoise. " Nous devons être une sentinelle de la société tout en étant une force agissante. Nîmes est un peu le pilote de ce qui pourrait se faire sur le plan national ", poursuit Patrice Bilgorai.

La LICRA est intervenue auprès de plus de 6 000 élèves gardiens de la paix et auprès des nouveaux effectifs policiers. Elle a aussi organisé deux expositions (antisémitisme en janvier 2015 et laïcité en mai 2017). Depuis trois ans la LICRA mène des actions communes avec la D.D.S.P et le C.L.J qui permettent de sensibiliser des centaines de collégiens accueillis à l’Hôtel de police. Enfin, la structure agit  également avec la B.P.D.J et est intervenue auprès des 3/4 des gendarmes du département, des commandants de brigade et des rencontres annuelles avec le commandant du groupement départemental de gendarmerie et les commandants de compagnie sont à l’ordre du jour.

" La LICRA est chez elle à l'Hôtel de police de Nîmes comme dans tous les commissariats du Gard. La police, c'est la diversité et nos policiers sont parfois visés par de tels actes ", annonce Jean-Pierre Sola, directeur départemental de la sécurité publique. L'année prochaine, dès le mois de mars, les préjugés race-immigration seront mis en avant par la LICRA avec notamment la création de deux exposition sur la thématique, l'organisation d'une paire de conférences et quelques ateliers génétiques en collaboration avec l'école de l'ADN.

Anthony Maurin

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