GARD Territoire laboratoire : la mixité sociale enjeu crucial de l'éducation
C'est dès maintenant que se prépare la société de demain. La mixité sociale est un enjeu majeur. Fort de ce constat, l'Éducation nationale a noué un partenariat avec le Département du Gard, qui détient les compétences pour ce qui a trait aux collèges, pour expérimenter un dispositif novateur en tant que territoire laboratoire.
"Agir pour une mixité sociale et scolaire dans les collèges", c'est l'intitulé à rallonge de ce projet qui a vocation à faire de l’éducation l’outil de construction et d’émancipation de l’individu et du citoyen. À Nîmes, 8 collèges sont concernés (Diderot, Condorcet, Jules Verne, Jean Rostand, Révolution, Mont Duplan, Feuchères et Capouchiné). La compétence du Département pour les collèges et l’organisation de la sectorisation des élèves au sein des établissements (carte scolaire) nécessite un travail collaboratif de l’ensemble des intervenants. L’enjeu de la mixité sociale est central pour la réussite de tous les élèves, comme pour le sentiment d’appartenance de tous les enfants de France à la République.
Choisi en 2016 par le Ministère de l’Éducation Nationale pour l’expérimentation de ce dispositif au même titre que 19 autres départements, le Département du Gard met en œuvre, au sein des collèges de la ville de Nîmes, une sectorisation donnant à tous les élèves un accès aux mêmes opportunités dans les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. Le tout dans l'objectif déclaré de faire de l’éducation l’outil de construction et d’émancipation de l’individu et du citoyen et de mettre en place les fondements de la cohésion sociale de demain.
700 élèves nîmois concernés à la rentrée 2018
Le rapport sur la "Grande pauvreté" de mai 2015 de l’inspecteur général Jean-Paul Delahaye a mis en lumière les conséquences de la grande pauvreté à l’école, sur l’échec scolaire, lui aussi aggravé par la ségrégation qui affecte certains établissements scolaires. Pour autant, on peut légitimement s'interroger sur la viabilité d'un projet de mixité sociale qui ne s'appuierait que sur la seule Éducation nationale pour construire la société de demain et ne conduirait pas de façon concomitante, et en concertation avec les concernés, la réhabilitation des quartiers populaires en procédant à un rééquilibrage des populations qui les habitent.
Les mêmes recettes faisant les mêmes plats, sortir ponctuellement les enfants de leur environnement habituel fortement ghettoïsés durant le temps scolaire pour mieux les y renvoyer le soir venu, ne suffira certainement pas à créer durablement la mixité sociale de demain. La fermeture de Diderot à l'horizon 2018 étant actée (ce collège d'une capacité d'accueil de 600 élèves ne comptait plus que 270 inscrits à la rentrée 2016), le conseil départemental du Gard, avec la ville de Nîmes et Nîmes Métropole, soutenue dans la démarche par le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) et l’académie de Montpellier se sont attachés à un ambitieux redécoupage de la sectorisation dont on attend de voir les effets.
Sont pris en compte les capacités d’accueil des collèges, les IPS (indice de position sociale) et, en parallèle, la volonté de faire coïncider au mieux les secteurs entiers d’écoles primaires avec le secteur du collège de rattachement pour une meilleure construction des écoles du socle. À Nîmes, sur les onze collèges, deux sont classés en Réseau d'éducation -super- prioritaire (Condorcet et Diderot) et un en Réseau d'éducation prioritaire (Jules Verne).
À la rentrée 2018, un peu plus 700 élèves seront concernés par un changement de collège (tous niveaux confondus et en une seule fois). Menés par Nathalie Nury, la vice-présidente socialiste chargée de l'Éducation au sein du conseil départemental (maître d'oeuvre de l'opération), les premiers entretiens de concertation avec la municipalité nîmoise -concernée au premier chef- les parents et les enseignants, vont être entamés d'ici la fin septembre...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com