GARD Une charte pour les communes solidaires avec les migrants
Elle est courte, huit articles tout juste, et va très vite arriver par la poste dans toutes les mairies du département.
La charte des Communes solidaires avec les migrants, initiée par le collectif citoyen pour les communes solidaires du Gard, le premier du genre en France, composé d’EELV Languedoc-Roussillon, Ensemble ! Gard, du PCF, de l’APTI, de la LDH et de Soligrecs, a été présentée ce vendredi matin à Nîmes.
« Un engagement moral et politique »
Une charte conçue par les élus du groupe Nouveau Monde en commun de la Région Occitanie et qui vient donc maintenant dans le Gard, avec un but : « cette charte, c’est un engagement moral et politique pour contrer les initiatives destructrices et diffamatoires sur les étrangers en France », explique Joël Deydier, d’Ensemble ! Gard, quand Roger Mathieu de l’Association de promotion des travailleurs immigrants évoque « les prises de positions du maire FN de Beaucaire (qui a lui fait voter une charte intitulée « ma commune sans migrants », ndlr) et les affiches du maire de Béziers » et dénonce « l’hypocrisie de dire qu’on va être envahis alors que la France est un les pays européens qui accueille le moins de réfugiés. »
Aux antipodes de ces positions de l’extrême droite régionale, le collectif rappelle que « nous devons faire preuve de fraternité et de solidarité pour ces réfugiés fuyant l’horreur de la guerre », affirme Sibylle Jannekeyn porte-parole d’EELV Languedoc-Roussillon, pour qui « la France peut et doit accueillir ces quelques milliers de réfugiés. Nous préférons l’action dans la dignité que l’inaction dans la lâcheté. »
Un appel aux citoyens
C’est dans ce cadre que le collectif compte taper aux portes de toutes les mairies du département, et leur faire parvenir la charte qui les engage notamment « à organiser sur leur territoire, selon leur capacité, l’accueil des migrants et des réfugiés », « à étudier favorablement une offre d’accompagnement social pour les réfugiés et les migrants », « à lutter contre la propagation de rumeurs diffamatoire et contre toutes formes de désinformation à l’encontre des migrants et réfugiés » ou encore à « informer régulièrement leurs administrés sur les actions engagées et à recueillir toutes leurs suggestions. »
Cependant, « on ne demande pas de transférer les obligations de l’Etat vers les communes, mais d’accueillir les réfugiés avec bienveillance », précise Joël Deydier, quand Sibylle Jannekeyn précise que « la Région a mis en place des aides pour les collectivités accueillant des personnes fuyant le conflit syrien », notamment en doublant l’aide de l’Etat de 1 000 euros par personne accueillie.
Pour diffuser la charte le plus largement possible, le collectif compte mener « un travail double : en direct envers les municipalités et en faisant appel aux citoyens, explique Jocelyn Garcia de Soligrecs. On a créé un site internet où chaque habitant du département peut interpeller son maire et lui demander de signer la charte. » D’après les derniers chiffres dont nous disposons, 113 migrants ont été accueillis cette année dans notre département, qui compte 733 000 habitants.
Thierry ALLARD