Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.09.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 238 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Le rapport de la Chambre régionale des comptes fait débat

Hier soir, lors du conseil municipal de Laudun-l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

66 pages pour analyser la gestion de la commune de Laudun-l’Ardoise sur la période 2011 - 2015 : le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) a été présenté hier soir en conseil municipal.

Et comme on pouvait s’y attendre, majorité et opposition n’ont pas du tout la même vision d’un rapport pourtant objectif.

L’opposition accuse la majorité de pratiquer « la méthode Coué »

« Ce rapport, nous l’avons particulièrement bien accueilli car il fait un point sur l’état général des finances de la commune, a lancé en introduction le maire Philippe Pécout. Il ne nous apprend rien de nouveau, mais nous engage à prendre des décisions importantes, parfois difficiles, que nous avons déjà prises ou que nous prendrons. » Question mesures déjà prises, le maire fait allusion à la hausse de la fiscalité locale votée cette année, envisagée par le rapport. De l’autre côté, l’élu d’opposition LR Yves Cazorla estime que ce rapport démontre « la gestion hasardeuse de la commune », quand Jean-Pierre Laffont, lui aussi élu d’opposition de droite, note « une situation financière déplorable et qui tend à se dégrader. » « Vous qualifiez ce rapport de ‘bon’, soit vous êtes très optimiste, soit vous appliquez la méthode Coué », raillera Yves Cazorla en s’adressant au maire.

Concrètement, le rapport pointe effectivement « une situation financière qui tend progressivement à se dégrader », du fait de « l’érosion des produits de gestion et de la progression des charges. » De fait, l’autofinancement s’est réduit, et la commune trimballe toujours une dette importante, de 8,68 millions d’euros, soit 1 449 euros par habitants, quand la moyenne de la state démographique est de 881 euros par habitant. « Notre commune ne ressemble à aucune autre », a tempéré Philippe Pécout, arguant de la géographie particulière et du niveau d’équipement élevé de sa commune.

Sur l’endettement souligné par le rapport et l’opposition, le député et ancien maire Patrice Prat « assume totalement, nous avons transformé cette commune, c’est un choix politique. Nous l’avons maintenue à un haut niveau d’attractivité. » Le parlementaire rappellera également que « la CRC dit que depuis 2012 nous sommes dans une phase de désendettement. » « La commune vit au dessus de ses moyens », estimera pour sa part Yves Cazorla, avant d’aborder le sujet de la piscine couverte : « un gouffre financier en déficit de 556 000 euros par an en moyenne. »

Sur ce point, Philippe Pécout lui répondra que la commune a « limité le recours à des emplois saisonniers » mais aussi et surtout que la ville souhaitait « soit trouver une solution en la transférant à l’agglo du Gard Rhodanien, soit lui donner un autre sens, une autre orientation en la partageant peut-être aussi avec d’autres porteurs de projets publics ou privés. »

« Les temps ont changé »

Autre point sensible abordé par le rapport et donc les débats, les ressources humaines. Il ressort « des dépenses qui pourraient être mieux maîtrisées », pointe le rapport, qui note des avancements aux « conditions avantageuses », un « coût de l’absentéisme important » ou encore « un temps de travail annuel des agents permanents inférieur de 83 heures en moyenne à la durée légale de 1 607 heures. » « Nous demandons une autre gestion du personnel depuis des années, et votre politique électoraliste nous coûte cher », lancera Yves Cazorla, quand Jean-Pierre Laffont estimera que « les économies peuvent commencer par là. » Philippe Pécout leur répondra que la masse salariale avait été « maîtrisée », que « certains contrats ne seront pas renouvelés », que, pour lutter contre l’absentéisme, « des contrôles ont été mis en place en 2015 avec un effet marquant » et qu’une « prime de présentéisme » serait mise en place au 1er janvier prochain. Concernant le temps de travail, « une concertation a été engagée avec le comité technique paritaire », a précisé le maire.

Sur le PRAE Lavoisier, le rapport estime que la commune doit récupérer les sommes qu’elles a engagées pour sa construction, avant son transfert vers un syndicat mixte. Des sommes d’un montant incertain, que la commune est encore en train d’évaluer : « nous n’avons pas baissé les bras, le travail est encore en cours et doit être finalisé avant la fin de l’année pour trouver le montant précis que le syndicat mixte doit à la commune », précise le maire.

« Ce rapport apporte des éclairages, demande des points de vigilance, mais pour autant lorsqu’on se compare, on se console, note pour sa part Patrice Prat. Allez regarder tous les rapports de la CRC, vous serez surpris de leur caractère parfois explosif ! » Un avis partagé en d’autres termes par Philippe Pécout, pour qui ce rapport « n’est pas alarmiste. » Il n’en reste pas moins, toujours d’après le maire, que « cette commune a vécu des périodes fastes, beaucoup plus faciles qu’aujourd’hui. Mais les temps ont changé. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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