Mobilisé sur le rond-point de Dions depuis 21 jours, ce conducteur d’engins l’assure, « le gouvernement ne veut toujours pas comprendre nos revendications. »

Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter ?

Christian Larouzière : Oui, j'ai 53 ans et je suis conducteur d’engins. Je suis sur le barrage de Dions depuis maintenant 21 jours. On s’implique à fond. C’est la première fois de ma vie que je manifeste ! Ma mission ? C’est de bloquer les camions en les conduisant sur une aire aménagée sur la RN106. Mercredi dernier, nous avons arrêté jusqu'à 680 camions pendant une dizaine d’heures.

On imagine que ce n’est pas légal…

Eh, non... Mais les forces de l’ordre sont avec nous et nous soutiennent. Il y a un vrai ras-le-bol. Le gouvernement ne veut pas comprendre nos revendications. Je vous l’ai dit, c’est la première fois de ma vie que je manifeste. Il y a 30 ans, le litre de gasoil était à 1,50 franc. Aujourd’hui, on parle de 2€ et nos salaires, eux, ne suivent pas ces hausses. Il y a également les retraités, dont les pensions ont baissé, qui ont travaillé et cotisé toute leur vie. C'est inadmissible.

Qu’est-ce que transportent ces camions et que deviennent les chauffeurs, leurs marchandises ?

Ils transportent de la marchandise, de la nourriture pour alimenter les magasins comme Cora. Vous savez, quand on regarde les taux de TVA des produits des camions frigorifiques, je peux vous dire que l’argent de Macron, il est là ! Comme on les bloque, c’est perdu. Tous les chauffeurs sont nourris, ils dorment dans leur camion et peuvent se doucher le matin à l’Oasis. Un restaurant qui joue le jeu avec nous. La plupart des chauffeurs viennent de Roumanie et de Pologne. L’un d’entre eux m'expliquait qu’il était payé 400 € par mois.

Concrètement, que demandez-vous au gouvernement ? 

On a envoyé une lettre à Emmanuel Macron. On demande une baisse des taxes et une revalorisation des pensions de retraite. Bientôt on devra travailler jusqu'à 70 ans !

Ce dimanche s’est tenue une réunion des gilets jaunes à Nîmes. Qu’en attendez-vous ?

C’est pour amplifier le mouvement. Il va se durcir. Nous allons certainement bloquer les camions pendant cinq jours. Le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter et on voit qu’il y a une très grande solidarité. D'ailleurs ici, nous distribuons des autocollants en échange d’un don. Nous avons déjà réussir à récupérer 1 000 € dont 200 € ont été reversés au Téléthon.

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com