Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 25.11.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 2114 fois

LE 7H50 de Jean-Jacques Granat : « J’ai longtemps rêvé d’être maire de Manduel »

Jean-Jacques Granat, maire de Manduel élu en 2014 (Photo : Coralie Mollaret)

À 57 ans, le maire de Manduel, élu en 2014, brigue un deuxième mandat aux élections municipales de mars 2020.

Objectif Gard : Vous êtes candidat à votre succession. Pourquoi ?

Jean-Jacques Granat : Parce que je suis fou de mon village ! Ce week-end, j’ai distribué un courrier à mes administrés : « Manduel, mon village. Gardons le cap ! ». J’ai longtemps rêvé d’être maire de Manduel ! En 1995, j’étais dans l’opposition, puis en 2001 je suis devenu adjoint aux sports de Marie-Louise Sabatier. En 2008, je me suis présenté contre elle, parce que je m’étais fâché avec son premier adjoint, Gérard Rival. En 2014, j’ai battu M. Rival. Il voulait être maire. Il ne l’a jamais été et ne le sera probablement jamais... 

Quel bilan faites-vous de votre premier mandat de maire ?

Un bilan très bon. Sans augmenter les impôts, j’ai désendetté la commune de 700 000€. J’ai refait le cours Jean-Jaurès, créé un parking de 180 places en cœur de ville, ainsi que la Maison des associations et la halle des sports. Pour le cours Jean-Jaurès, je suis allé chercher 70% de subventions sur un projet de 2 M€. Il faut bien l'avouer : dans ce mandat avec les fonds de concours (subventions versées par l'Agglo aux mairies), nous avons vécu quelque chose qu’on ne revivra peut-être plus… 

Le cours Jean-Jaurès à Manduel (Photo : Coralie Mollaret)

À quoi servirait un deuxième mandat ?

À terminer les projets comme le dojo 2 ou la réfection de notre église. Il y a aussi le projet de zone d’activité économique de 160 hectares autour de la gare TGV, baptisé Magna Porta. Je suis totalement opposé à la création de logements. Je me bat pour que l’on ne crée pas de troisième village entre Nîmes et Redessan. Je veux garder une vie de village. Nous avons suffisamment de dents creuses pour accueillir de nouveaux habitants. C’est pour ça que je suis opposé au passage de Nîmes métropole en communauté urbaine.

C’est-à-dire ?

Le passage en communauté urbaine entraîne la création du PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal). Ça signifie que les maires ne maîtriseront plus leur urbanisme. Ce sera la fin de la fonction !

Vous évoquez Magna Porta. Où en est-on du projet ? L’Agglo parlait un temps de parc d’attraction puis de jeux vidéos avec la Chambre de commerce….

Rien de concret n’a encore été acté et la ZAC (Zone d’activité économique) n’a pas encore été créée.

C’est inquiétant, non ? La gare entrera pourtant en service en décembre…

C’est une question que vous devez plus poser au président de Nîmes métropole qu’au maire de Manduel. Même si je suis vice-président délégué aux zones d’activités, Magna Porta ne relève pas de mes compétences. C’est l’exécutif, l’élu Michel Bazin ainsi que le service du développement qui s’en occupent. Alors oui c’est inquiétant… C’est d’ailleurs pour ça que si je suis réélu, je ferai tout pour avoir un poste au niveau de l’Agglo, au cœur des zones d’activités.

À droite une partie de la gare, à ses pieds la ligne TER, en haut à gauche, la ligne grande vitesse et le contournement Nîmes-Montpellier (Photo Anthony Maurin)

Yvan Lachaud, Jean-Paul Fournier… C’est compliqué de vous positionner entre ces deux poids lourds de la droite nîmoise ?

Moi je l’ai toujours dit : je suis fidèle à Jean-Paul Fournier. Il m’a soutenu en 2008 lorsque j’ai perdu les élections (avec l’étiquette Les Républicains, ex-UMP). Je l’ai vu transformer sa ville, c’est quelqu’un qui avance, alors il peut bien faire encore 10 autres mandats à Nîmes ! Après, je ne peux pas être contre le président de Nîmes métropole qui m’a ouvert le robinet avec les fonds de concours.

L’un de vos adversaires aux municipales, David Guiot, vous a titillé au sujet de la cave coopérative qui doit être détruite pour accueillir des logements. Que répondez-vous ?

La cave (qui n’est plus en service) n’appartient pas à la commune mais aux Vignerons créateurs. Ça faisait 10 ans qu’ils n’arrivaient pas à la vendre, parce qu’elle est remplie d’amiante. L’achat coûte 600 000€ auxquels il faut ajouter 400 000€ de démolition et avec cette somme dépensée, vous n’avez toujours rien bâti. La commune ne va pas débourser 1 M€ (sur un budget d’investissement de 4 M€) pour ne rien faire ! ll n’y a qu’un projet immobilier qui peut se monter. Sur Manduel, 39 logements de qualités seront construits avec quatre ou cinq logements sociaux, comme le prévoit la loi. Le bâtiment s’intégrera bien dans ce quartier résidentiel. Pas besoin de crier au loup !

Aujourd’hui, vos opposants sont divisés entre David-Alexandre Roux et David Guiot. Cette situation vous avantage pour les élections en mars ?

Je n’en sais rien. Je suis serein, j’ai fait le job. J’arrive à la fin de mon mandat. Je pense que si Manduel intéresse autant, on peut s’en féliciter : j’ai donné à d’autres l’envie d’y aller.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi :

La liste. Pour ce scrutin, Jean-Jacques Granat (Divers droite) entend renouveler sa liste d’un tiers sur les 29 candidats que chaque tête de liste aux municipales doit trouver pour être enregistré en préfecture.

L'embauche d'Anthony Chaze. Concernant l’embauche de l’élu nîmois au poste de directeur général adjoint, Jean-Jacques Granat se défend de tout copinage. « Au départ, nous avions pris un autre directeur adjoint originaire d’Alès, commente le maire. Seulement en raison des trajets, il a démissionné et mon directeur général des services m’a proposé la candidature d’Anthony Chaze qui a tous les diplômes requis. »

Rénovation urbaine. Dans le cadre du projet de rénovation urbaine de Nîmes, 950 familles sont à reloger dont 30 % dans l'Agglo de Nîmes métropole. « Pour l’instant, nous en avons accueilli deux », indique Jean-Jacques Granat. Concernant la reconstitution de l’offre à laquelle les communes de Nîmes métropole sont invités à prendre leur part : « Je veux bien jouer le jeu. Sur mon mandat, j’aurai construit 90 logements (R+1) qui s’insèrent parfaitement dans notre commune et profitent aussi à nos jeunes manduellois. »

Coralie Mollaret

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