À Nîmes, la campagne des municipales est lancée avec l’annonce des premières candidatures. Ce démarrage précoce est dû au départ du maire Jean-Paul Fournier, qui achèvera en 2026 son quatrième mandat, soit 25 ans passés au pouvoir. En partenariat avec Opinion Way, Objectif Gard a testé 10 personnalités qui joueront vraisemblablement un rôle majeur au prochain scrutin. Les résultats réservent quelques surprises… Si les figures de la Droite et du Centre sont les plus connues, elles ne sont pas nécessairement les plus appréciées. À l’inverse, à Gauche, bien que les personnalités aient un plus faible taux de notoriété, elles sont assez bien vues. Décryptage.

Yvan Lachaud, très connu, pas assez populaire 

Premier de notre classement en termes de notoriété, Yvan Lachaud. Il est le plus connu, avec 78 %. Logique pour ce responsable politique au CV long comme le bras : ex-premier adjoint, ex-député, ex-président de Nîmes métropole puis candidat aux dernières municipales… Sauf qu’il n’est pas très apprécié des sondés ! Le délégué Horizons dans le Gard récolte 64 % d’opinion « plutôt mauvaise ». Pourquoi ? À 71 ans, le Nîmois, toujours enclin à s’investir aux prochaines municipales, est-il perçu comme un revanchard ? Comme un politique qui a du mal à quitter la scène, empêchant une nouvelle génération d’émerger ? Dans tous les cas, ce désamour se traduit aussi dans les intentions de vote du premier tour des municipales. À suivre demain. 

Franck Proust : pas de quoi fanfaronner

Le deuxième, plus connu, c'est son ennemi politique, Franck Proust. À 61 ans, le président de Nîmes métropole, élu depuis 1983 à Nîmes, est ex-æquo avec Yvan Lachaud. Il est toutefois un peu plus aimé que son rival, se classant à la 6e position (sur les 10 personnalités) avec 54 % de mauvaises opinions. Candidat déclaré Les Républicains, il espérait sans doute mieux… Ici aussi, les Nîmois aspirent-ils à davantage de renouveau ? Ont-ils été marqués par l’affaire de la Senim, bien que Franck Proust ait été finalement relaxé ? Son bilan à l'Agglomération est aussi peut-être attendu de pied ferme ? Une chose est sûre, son début de campagne et l'attaque du maire contre Julien Plantier, l’ex-premier adjoint répudié pour avoir annoncé sa candidature, n’a pas porté ses fruits. Autre enseignement : si Franck Proust pensait embarquer Françoise Dumas sur sa liste pour créer une dynamique, ce n’est peut-être pas une bonne idée… L’ex-députée de la majorité présidentielle est appréciée par seulement 40 % des sondés, occupant la 8e place de ce classement.

À Droite, Plantier-Rouverand : une nouvelle génération appréciée

Les Nîmois ont visiblement envie d'un nouveau souffle. À 39 ans, Julien Plantier, candidat sous la bannière Nîmes Avenir, se place en troisième position en termes de notoriété. Il est certes jeune, mais cela fait quelques années qu’il est aux affaires : élu municipal à la jeunesse en 2008, adjoint aux sports en 2014, premier adjoint à l’Urbanisme de 2020 à 2026 et conseiller départemental depuis 2021 sur le canton de Nîmes 1... Le Nîmois a longtemps incarné la relève de la Droite. Contrairement à ses pairs, il est plus apprécié, avec 57 % de bonnes opinions. Finalement, son retrait de délégations par le maire Jean-Paul Fournier et Franck Proust — qui a d’ailleurs pris sa place au conseil — lui a peut-être attiré la sympathie des Nîmois.

Bonne notoriété aussi pour Valérie Rouverand, élue à la ville de Nîmes et présidente de Renaissance dans le Gard, ex-æquo avec Julien Plantier à hauteur de 57 %. Un score à mettre en rapport avec sa notoriété, 43 % (soit moins d'un Nîmois sur deux). Si la quinquagénaire n’est pas nouvelle en politique, elle a pris son indépendance en 2020 après l’échec d’Yvan Lachaud. La Macroniste s’est présentée aux Départementales 2021, puis aux Législatives 2024 et aujourd'hui aux municipales. Reste à savoir si sa campagne municipale qui, de fait, la fera davantage connaître, augmentera ou non sa popularité. 

Le clivant Yoann Gillet (RN) 

Du côté du Rassemblement national, le frontiste Yoann Gillet a réussi son pari de s'implanter sur le territoire. Originaire de Bretagne, le Nîmois d'adoption s'est présenté aux municipales de 2014 puis en 2020. Aujourd'hui, 61 % des sondés le connaissent et il se hisse à la 4e position en termes de notoriété. Le politique, en pleine croissance électorale, a pris les rênes de la fédération RN du Gard avant de devenir député en 2022 et d’être réélu en 2024 sur la 1ère circonscription. Toutefois, Yoann Gillet reste clivant, avec un taux de bonne opinion à hauteur de 42 % soit la 7e position du classement.  

À Gauche : Bouget et Couvreur, moins connus, mais plus appréciés

À Gauche, contrairement à la Droite, les acteurs sont moins connus, mais plus appréciés. Le confort de l’opposition ? À 45 ans, le professeur du lycée Philippe-Lamour et premier opposant au maire, Vincent Bouget, se classe en 7e position en termes de notoriété. Côté opinion, il crée la surprise et récolte 68 % se plaçant ainsi 2e. Toujours pas déclaré candidat, le communiste, bénéficiant du soutien des socialistes et écologistes, a encore des marges de progression. Quant à Amal Couvreur, vice-présidente du Département, pourtant tête de liste aux dernières Régionales, elle est peu connue. Preuve de l'écart qui se creuse entre les administrés et ce type de collectivité. Mais lorsque les sondés la connaissent, ils l'apprécient avec 74 % de bonnes opinions, lui permettant d'arriver en tête dans le classement "popularité".

Enfin, du côté de La France insoumise qui, à Nîmes, a réalisé de bons scores à la Présidentielle et aux Européennes, leurs représentants ne sont pas très connus : 31 % des sondés savent qui est Charles Ménard - c'est toutefois plus qu'Amal Couvreur - et 17 % pour le jeune Nicolas Pellegrini. Charles Ménard, élu d'opposition de Beaucaire et ex-candidat aux Législatives sur la 1ʳᵉ circonscription, a du mal à faire consensus avec seulement 38 % de bonnes opinions. C’est mieux pour Nicolas Pellegrini qui enregistre 48 % de bonnes opinions. Preuve, une nouvelle fois, que les Nîmois aspirent à davantage de renouveau... 

*Échantillon de 576 Nîmois inscrits sur les listes électorales, issu d’un échantillon de 841 personnes représentatif de la population nîmoise âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été réalisé du 25 au 30 mars. Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 1,9 à 4,4 points au plus pour un échantillon de 500 répondants.