Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.12.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 711 fois

LE PORTRAIT Simon Rossini, lycéen : "La politique, une vocation"

Simon Rossini, 17 ans. Photo : Eloïse Levesque/Objectif Gard

A seulement 17 ans, Simon Rossini a déjà été à la tête de deux journaux, et a organisé la 1ère semaine de la laïcité dans son établissement, le lycée Jean-Baptiste Dumas d'Alès. Plus qu'un engagement citoyen, une vocation.

Chemise blanche bien repassée, discrète chaîne en or, veste noire d'une grande sobriété, Simon, à peine majeur, a déjà le look d'un homme ambitieux. Une apparence et qu'il cultive et qu'il assume. Les mots sont pesés et réfléchis, et le discours bien rodé. Presque un vieux briscard de la politique. "Je sais où je vais. Ça prouve que je ne me suis pas trompé ! C'est une vocation, je pense", lance le jeune Alésien du haut de ses 17 printemps.

Tout commence en 2012. Simon est en 4e au collège Jean Moulin d'Alès. Un âge où l'on commence à peine à appréhender le monde dans lequel on évolue. Alors que le scrutin présidentiel invite les candidats aux urnes, le garçon commence à se préoccuper "d'autre chose que des cours". "C'est l'institution qui règle le droit. Il n'y a pas de monde sans politique. C'est des postes très nobles qui permettent de se mettre en avant", poursuit-il sans complexe.

Rapidement, quelques échanges avec son cousin journaliste suffisent pour l'inciter à franchir le premier cap : créer son propre canard au sein de son établissement : "J de Moulin". "La politique m'a donné envie de m'engager et le journal permet de le faire. On ne pouvait pas faire grand chose, mais je savais que je pourrais faire davantage en arrivant à Jean-Baptiste Dumas", raconte-t-il.

Une ascension rapide

Sa carrière naissante ne fait que démarrer. Le lycée est un lieu propice à l'engagement citoyen et Simon va saisir toutes les opportunités qui s'offrent à lui. En seconde, il se fait élire au Conseil Pour la Vie Lycéenne (CVL) et rentre au journal "Le peuplier" en tant que rédacteur. En seulement 10 mois, il est élu directeur de la publication et refait la maquette. Une ascension qu'on peut qualifier de fulgurante. Il faut dire que peu d'élèves sont aussi engagés que lui. "C'est vrai que je sors moins que les autres, mais c'est simplement une question d'organisation. J'ai des facilités et je travaille peut-être un peu moins. Pourtant, ma vie personnelle et mes cours passent avant", s’enorgueillit-il.

Désormais vice-président du CVL, Simon a un autre objectif : redorer le blason d'une association peu active et mal considérée. Après les attentats de janvier, la problématique de la laïcité s'impose dans les médias et l'adolescent décide s'en emparer. "Elle a un rôle important. Les élèves doivent mieux la comprendre", assure-t-il. Ainsi naît la 1ère semaine de la laïcité au lycée JBD, organisée la semaine dernière, avec des dizaines d'intervenants, cinéma, théâtre...

Une ambition à toute épreuve

Sur place, même les invités institutionnels reconnaissent le travail de Simon : "Il est un bel exemple d'engagement citoyen. Je le félicite", complimente au micro Frédérique Bélan, déléguée académique. Peut-être l'une des plus belles récompenses pour celui qui vise haut : diplomatie étrangère et pourquoi pas ambassadeur. "Ce qui m'attire : régler les conflits, apporter ma pierre à l'édifice pour la paix dans le monde", rêve-t-il. Et d'admettre : "Pour y arriver, il faut créer du réseau. Cet événement me permet aussi d'avoir plus de contacts. Ce n'est pas qu'idéologique".

Pourtant, ça n'a pas toujours été rose. "Au début, j'ai eu du mal à trouver ma place parmi mes camarades. Mais au bout d'un moment, les gens s'épuisent. Aujourd'hui, c'est ancré, je n'ai plus de remarque. J'ai des amis et je vis ma vie de jeune", assure-t-il. Une première victoire que le jeune garçon doit à sa volonté de réussir. Celle qui lui permettra - peut-être - d'atteindre ses ambitions.

Eloïse Levesque

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