L'ÉDITORIAL L'économie française en grande forme : les fruits de sa prise de risque
La catastrophe économique liée à la pandémie ne devrait pas avoir lieu. Ce n'est pas votre serviteur qui l'affirme, c'est l'INSEE carrément. Dans ses dernières prévisions, elle annonce une croissance de plus de 6% en France en 2021. Du jamais vu depuis des décennies. Probablement depuis la fin des années 90 au moins, à l'époque d'un Jospin Premier ministre et les fameuses 35 heures par semaine. Ce qui ne nous rajeunit pas... Bref, l'Institut national de la statistique, qui se trompe rarement, indique même que la France serait au-dessus de la moyenne européenne (estimée à 4,8% pour 2021), faisant mieux que l'Italie (5,9%) et l'Allemagne (3,4%) et quasi au score de nos amis espagnols (6,5%). Alors comment explique-t-on tout cela ? Et bien d'abord par le formidable matelas offert par le "quoi qu'il en coûte". Toutes les entreprises ont pu survivre grâce aux aides majeures de l'État. Les milliards sur la table, la planche à billet, tout ça... Aussi et surtout grâce aux vaccins qui sont rapidement arrivés et offrent désormais des perspectives de retour à la normale plus vite que prévu. Encore plus vite si aucun variant ne vient contrarier l'histoire. Et, cerise sur le gâteau, pour l'économie française, l'épargne des Français. Avec le confinement 1 et 2 et le stress engendré par le coronavirus, nous avons mis des sous de côté. Enfin, ceux qui ont pu... Comme ça va mieux, on ne va plus tarder à sortir le porte-monnaie. Surtout la carte bleue. Enfin, c'est ce qui est supputé par les économistes. Il y en a au moins un qui se frotte les mains aujourd'hui, c'est le président Macron. Là où tous ses opposants lui prédisaient du sang et des larmes il est en train de récolter les fruits de sa prise de risque. Préparez-vous à le voir avec la banane les prochains mois. Mais attention à ne pas s'enflammer pour autant du côté de l'Élysée : tout ce pognon de dingue, il va bien falloir le rembourser. La dette de la France n'a jamais été aussi élevée. Et le prochain mandat risque de ressembler à un lendemain de fête. Le traité de Maastricht est sur le pas de la porte. La gueule de bois guette. Préparez l'aspirine.
Abdel Samari