LÉGISLATIVES Un nouveau candidat brigue la 4e circonscription
À bientôt 37 ans, Gaël Girard, fondateur du groupe éponyme spécialisé dans le funéraire, dispose d'un CV professionnel bien fourni. Il l'est un peu moins en politique mais n'empêchera pas le Saint-Hilairois de présenter sa candidature aux élections législatives sur la 4e circonscription.
En attendant une potentielle union à Gauche comme à Droite qui n'arrivera peut-être jamais, le jeune Gaël Girard (37 ans en juin prochain) s'ajoute au départ d'une course déjà bien fournie en participants. Une course qui doit mener le vainqueur jusqu'à l'Assemblée nationale au début de l'été. Et s'il n'y était pas totalement prédestiné, le Saint-Hilairois s'y voit déjà.
Ce qui n'est finalement pas tout à fait un hasard pour ce féru de politique, encarté au RPR à l'âge de 16 ans, soutien de Jacques Godfrain, le maire de Millau (Aveyron) de 1995 à 2008. "À 5 ans, le mercredi après-midi, je ne regardais pas Goldorak mais l'hémicycle", se souvient le natif de Vaison-la-Romaine, qui revendique sa filiation avec Alès du côté maternel, lui le petit-fils d'un ouvrier des forges de Tamaris.
L'appel déterminant du général Soubelet
Passionné d'aviation, son "dada", cet ancien mécanicien naviguant de l’entreprise Dassault où il a même été encarté Force Ouvrière (FO) a quitté les rangs de la droite française "par déception". Fondateur du groupe Girard, spécialisé dans le funéraire, ce père de deux petites filles n'en est plus le patron mais un salarié cadre depuis sa démission il y a quelques mois.
Et pour cause ! Celui qui est entre-temps devenu président de l'association Ambitions pour Saint-Hilaire assume des ambitions électorales nourries par un "dégoût" de la politique "traditionnelle" et des inquiétudes pour l'avenir d'un pays qu'il chérit. C'est dans cette optique que ce petit dormeur qui se lève chaque jour peu après 4 heures du matin a adhéré au mouvement Objectif France - lequel n'a pas obtenu les 500 parrainages pour prendre part à l'élection présidentielle -, par l'intermédiaire du général Soubelet, "un ami".
Un "déclic" pour Gaël Girard qui s'est alors mis en ordre de bataille avec "l'envie de laisser un avenir" à ses deux filles. "Fin août, à Trets (Bouches-du-Rhône), pendant deux jours, j'ai eu la chance de rencontré tous les partis politiques. Des écologistes en passant par le Centre jusqu'à Éric Zemmour", rejoue le Saint-Hilairois, qui s'avance avec une candidature "divers Droite, centre et société civile".
"Ça fait 40 ans qu'ils nous prennent pour des poires"
"Des idées, il y en a de très bonnes à Gauche et de très bonnes à Droite. Il faut arrêter avec ces clivages !", justifie le trentenaire, volontairement difficile à placer sur l'échiquier politique. D'ailleurs, impossible de savoir quel bulletin il a glissé dans l'urne ce dimanche. Quelque peu embarrassé par la question, Gaël Girard se réfugie derrière le caractère secret du vote, tout en admettant son regret de ne pas avoir vu la candidature de Jean Lasalle émerger davantage.
En orateur prolixe, le candidat aux Législatives sur la 4e circonscription, qui nous reçoit dans ses locaux fraîchement retapés du 21 boulevard Gambetta à Alès (en face de ceux des Républicains), reprend la main en se définissant comme "un électron libre". Et de développer : "Les Français en ont ras-le-bol des partis politiques. Ça fait 40 ans qu'ils nous prennent pour des poires ! Avec moi ça va changer. Je n'obéirai pas aux directives d'un parti, mais à celles des habitants du territoire."
Celui qui a fait de Marion Donato, une notaire "très impliquée pour la cause féminine", sa suppléante, écorne aussi un potentiel adversaire. "Max Roustan a fait de très belles choses pour Alès. Mais à l'est de la circonscription qui va des Cévennes jusqu'à la vallée du Rhône, ils se sentent oubliés. Pont-Saint-Esprit est en train de tomber, il faut les aider !"
Une campagne à l'ère du numérique
Pour y parvenir, le candidat Girard a défini deux objectifs prioritaires que sont le pouvoir d'achat et la sécurité des Français. Le handicap est un autre "gros dossier" qu'il positionne en bonne place. "J'ai une petite sœur lourdement handicapée. C'est une implication personnelle que je connais. Il y a de gros efforts à faire pour les aidants. Il faut voir ce qu'ils se prennent sur la gueule. Mais ça, il faut le vivre pour le comprendre."
L'ancien chef d'entreprise s'appuie aussi sur "des mesures concrètes" telles que la reconnaissance du vote blanc à toutes les élections, l'instauration de référendums d'initiatives citoyennes et milite pour la présentation d'un casier judiciaire vierge de la part de tous ceux qui se présentent à une élection.
Parce qu'elle sera resserrée, le Vauclusien de naissance mènera une campagne dans l'ère du numérique : "Il y aura très peu de meetings, mais j'irai au contact des gens. Je vais faire les 95 communes. Prochainement, via mon site Internet, les habitants pourront prendre rendez-vous avec moi et c'est moi qui irai à leur rencontre." S'il croit dur comme fer à une victoire, c'est parce que, "contrairement à certains", il n'a "pas besoin de la politique pour vivre". Un atout selon lui auprès des électeurs.
Corentin Migoule