LES ANGLES Les Républicains débattent "sans tabou" de la sécurité
C’est une première pour cette nouvelle équipe, emmenée par le villeneuvois Xavier Belleville, qui chapeaute désormais le parti de droite sur la troisième circonscription.
Et pour cette première réunion de circonscription qui ouvre un cycle de quatre rencontres, Les Républicains ont choisi de débattre de la sécurité au Forum des Angles.
« Les seules villes où ça baisse, elles sont tenues par les Républicains »
« On veut que les sujets de société soient ouverts au débat sans tabou pour essayer de trouver des proposition à faire remonter à nos candidats aux primaires », a résumé Xavier Belleville. Le secrétaire LR de la troisième circonscription a ensuite justifié le choix de la sécurité, « un thème du quotidien qui rejoint des problématiques de notre circonscription » avant de tancer le « laxisme » des socialistes (le nom de l’ex-Garde des Sceaux Christiane Taubira reviendra plusieurs fois), dénonçant autant les « violences » que les vols, notamment d’accessoires automobiles. La mésaventure du conseiller municipal rochefortais Rafik Bouras, victime d’un vol de ce type il y a quelques jours, inspirera ce commentaire équivoque de Xavier Belleville : « oui, oui même lui ! » (ici, à partir de 8’47). Toux gênées dans la salle garnie de quelque 70 personnes.
Le directeur général de la sécurité à Nîmes et à Nîmes Métropole Bernard Sérafino, invité avec l’adjoint à la sécurité de Nîmes Richard Tibérino pour présenter « leur politique de sécurité souvent montrée en exemple » est ensuite rentré dans le vif du sujet. Ancien policier à Avignon notamment, l’homme a rappelé la différence entre police et gendarmerie, puis a détaillé le programme des Républicains en ce qui concerne la sécurité. Un programme « pas définitif », précisera-t-il prudemment.
Une dizaine de points pas définitifs où figurent « une meilleure coordination des forces de police et de gendarmerie », « la création d’un ministère de la sécurité intérieure », « un rôle des maires et des polices municipales fortement accru », « la modernisation des équipements, on ne peut pas répondre à des Kalachnikov avec des lance-pierres », « mieux sanctionner les délinquants », « développer la lutte contre le terrorisme » ou encore « la lutte contre l’immigration clandestine, une priorité absolue, et simplifier les procédures d’expulsion. »
Richard Tibérino a ensuite déroulé un exposé de son action à la sécurité nîmoise depuis 2001. « En 2001, on était la deuxième ville de France la plus insécure, en 2015 nous étions à la 17e place. » L’occasion de mettre un petit tacle aux autres partis, puisque « nous avons une baisse au moment où tout le monde augmente, et les seules villes où ça baisse, elles sont tenues par les Républicains. »
« Ça nous coûte un bras, heureusement qu’on a des résultats »
Mais comment expliquer ces résultats ? « Nous avons fait de la sécurité une priorité absolue, en 2001, c’était 1,5 % du budget, aujourd’hui c’est 8 %. C’est énorme ! » a lancé l’adjoint nîmois qui a fait de Nîmes « la deuxième ville de France la mieux vidéo-protégée après Nice qui est un exemple pour la France et l’Europe. » Et l’élu de revendiquer l’arrestation de « 523 délinquants en 2015 » grâce aux caméras. Autre recette : la prévention, avec un Conseil local de sécurité et un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance « qui fonctionnent à 100 % ». Toujours au rayon prévention, les familles d’ados délinquants, « où on trouve souvent une mère seule, et un père parti au bled », précisera Richard Tibérino, sont sermonnées.
Au delà, les 153 policiers municipaux de la ville ont été déployés selon une cartographie de la délinquance et aux horaires les plus exposés. Ils ont réalisé « 50 350 interventions en 2015 et 252 arrestations, uniquement en flagrant délit », affirme l’adjoint. Point noir : « 24 policiers municipaux ont été blessés en 2015 contre 14 en 2014 », note Richard Tibérino.
En résumé, Nîmes a mis les petits plats dans les grands, avec « la 6e police municipale de France alors que nous sommes 20e en nombre d’habitants, rappelle l’adjoint. Ça nous coûte un bras, heureusement qu’on a des résultats, sinon (Jean-Paul) Fournier (maire de Nîmes, ndlr) m’aurait mis dehors depuis longtemps. »
La parole a ensuite été donnée à la salle, une dame estimant qu’il fallait « prendre des mesures fortes, nous ne serons pas des fascistes pour autant », Xavier Belleville rappelant le nécessaire « équilibre à trouver entre la sécurité et les libertés individuelles des citoyens. »
Un homme, élu à Rochefort, affirmera pour sa part que « nous aux alentours on récupère toute la petite délinquance, sur Rochefort nous sommes envahis par cette petite délinquance. » Richard Tibérino expliquera qu’à Nîmes Métropole, « la vidéo-protection est d’agglo, on a des caméras à La Calmette, Bouillargues… Il faut le dire à Jean-Marc Roubaud (président du Grand Avignon, absent vendredi soir, ndlr). »
La maire LR de Rochefort Dominique Ribéri prendra ensuite le micro pour démentir son élu, estimant que « nous sommes dans un canton privilégié, pas dans un secteur de délinquance. » Sans tabou.
Thierry ALLARD