NÎMES 78 000 Gardois concernés par l'ANRU 2
C'était le deuxième des sept forums qui essaimeront l'idéal de l'ANRU à travers la France entière d'ici la fin de l'année 2019.
Nîmes, ville partie-prenante de la rénovation urbaine, est au cœur d'un département qui compte de nombreux quartiers en difficulté. Cette sorte de séminaire devait servir de temps d'échange de pratiques et de partage d'expérience.
Pour Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, ville hôte de l'événement national, " tout se transforme, une ville doit aussi se transformer, se transcender. À nous de construire les villes et les espaces du futur ! Tous les participants pourront s'enrichir des expériences des autres. À Nîmes, nous voulons renouer le dialogue entre les quartiers et le centre-ville en consultant nos concitoyens. "
" Quatre quartiers dont deux regroupés sont classés en "politique de la ville". Cela représente un investissement de plus de 650 millions d'euros. C'est un défi majeur pour plusieurs raisons, poursuit Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole. Nous devons réaffirmer que les zones de non droit ne sont pas tolérable, réaffirmer la démocratie, réaffirmer nos défis par rapport au communautarisme. Notre territoire comporte 12 % de chômeurs, à Nîmes, le chiffre grimpe à 20 % ! L'État et les collectivités ont le devoir de travailler ensemble. Soyons impliqués dans des domaines qui ne font pas toujours partie de nos compétence. À l'Agglo, nous œuvrons pour l'éducation et la formation. Notre engagement est total car notre démocratie peut chanceler "
Denis Bouad (Photo Anthony Maurin).Agir ensemble... C'est le mot d'ordre partagé, visiblement, par toutes les collectivités présentes. Comme la Ville et l'Agglo, le Département est prêt à jouer le jeu du collectif. " 36 000 Nîmois vivent dans un quartier "politique de la ville". C'est un quart de sa population. Parmi ce quart, 50 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Nous en sommes conscients. Nous réhabilitons les collèges fermés. Il faut des lieux d'accueil car les objectifs sont ambitieux. Il faut encourager la mobilité et l'habitat nouveau pour éviter l'enfermement ", note quant à lui Denis Bouad, président du Conseil départemental du Gard.
Des chiffres records...
Et on part de loin... Le Gard est le 3e département le plus peuplé d'Occitanie mais est aussi le deuxième le plus industrialisé de la Région. Avec trois sites et peut-être bientôt quatre classés à l'UNESCO, 17 AOP ou IGP et une forte attractivité touristique, les département a des ressources qu'il doit utiliser. Mais le Gard est aussi le 5e département le plus pauvre de France. Il compte 18 quartiers recensés en "politique de la ville" et les retraités gardois perçoivent en moyenne 900 euros par mois.
" Nous n'avons pas retenu Nîmes par hasard ! Le Gard est aussi le 4e département de France quand on parle de chômage... 10 % de sa population (78 000 personnes) vit en effet dans des quartiers qui sont recensés en "politique de la ville". En 2018 les actions ont continué et de nombreux projets vont voir le jour. Trois à Nîmes, un à Alès, un à Bagnols et un autre à Vauvert sont retenus comme des projets nationaux. Globalement, nous approchons le milliard d'euros qui sera injecté sur minimum dix ans. Cela représente 2 000 euros par an et par habitant. Rien de disproportionné au vu de la situation ", a rappelé André Horth, délégué territorial adjoint de l'ANRU dans le Gard.
Trop peu de logements sociaux
Petit problème, le Gard est en déficit de logement social. Quand la moyenne nationale est aux alentours des 17 % notre département peine à atteindre les 10 %. " 25 communes sont en déficit. Il y a beaucoup à faire mais je ne doute pas de la réussite de ces projets ! ", assure le délégué territorial.
Après une longue phase de maturation des projets, une longue recherche des fonds et des attributions, l'ANRU va enfin accélérer son impact sur la vie de milliers de Gardois. Le chantier sera long, l'impatience risque de semer le doute mais il faudra aller au bout pour voir le résultat.
La première journée devait être consacrée à des échanges inter-acteurs, sous différents formats, et la seconde journée, sera dédiée à des séquences de formation. L’occasion pour la Ville de présenter ses projet de réhabilitation des Zup de Nîmes (Pissevin, Valdegour, Chemin-Bas d’Avignon et Mas de Mingue).
Plus de subventions grâce à cette grand'messe ?
Un important dossier en termes de réalisations qui à trait à la fois à l’urbanisme, à l’économie, à l’éducation mais aussi sur le plan financier. Au total, la transformation de ces quartiers nécessite un peu plus de 671 millions d’euros. C’est l’un des cinq plus ambitieux programmes de rénovation urbaine lancés en France.
Nîmes espère un engagement massif de l’État pour faire aboutir ce plan Anru 2 dans les meilleurs délais. Un engagement sur 50 % du financement quand actuellement seuls 35 % sont assurés. L'objectif avoué ? Redonner un visage attractif à des secteurs de la ville dégradés, démolir les bâtiments les plus endommagés, réhabiliter les autres, restructurer les axes de circulation, réorganiser l’implantation des commerces et des établissements scolaires. c'est dire l'importance de l'enjeu. Affaire à suivre...