Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.04.2021 - anthony-maurin - 6 min  - vu 1736 fois

NÎMES Ces objets de valeur qui font parler de Nîmes

Le plan de Nîmes au XVIe siècle.

Drôle de boîte à 5 000 euros ! Les arènes et leur deux niveaux accueillaient le tabac, la Maison carrée s'ouvrait par son toit pour y dissimuler allumettes et grattoir.

Nîmes fait parler d'elle même si elle n'a pas ses dorures d'antan. Sur un célèbre site de vente en ligne, un petit clic permet à tout un chacun de se renseigner sur des objets qui touchent de près ou de loin la cité des Antonin. Voici une sélection purement subjective.

Internet permet d'être interconnecté, de servir notre avenir mais aussi de se remémorer le passé. Nîmes a eu un passé glorieux et c'est une chose sympathique de le retrouver à l'international. Le retrouver et l'acheter ? Voici 13 articles qui évoquent Nîmes. À vous de jouer, à vous de conserver une partie de l'histoire de Nîmes...

La signature de Baldus...

Par quoi commencer ? Allez, par l'image. Et qui dit image dit photo, qui pense à photo pourrait penser à Baldus, Édouard de son prénom. Disons que c'est lui qui, en premier, a commencé à prendre les monuments et le patrimoine en photo. Avec lui, c'est un nouveau style que l'on aborde, on laisse la majesté de l'édifice parler d'elle-même, sans fioriture ni édulcorant. Et Nîmes, à son époque, faisait voyager dans le temps avec sa romanité. Baldus s'est baladé à Nîmes pour immortaliser le Temple de Diane (700 euros), la Tour Magne (1 5000 euros), la Maison carrée (1 200 euros) et l'amphithéâtre (1 100 euros).

La Maison carrée selon Baldus.

" Dès 1851, Édouard Baldus est reconnu comme l'un des rares photographes sachant imposer une sensibilité esthétique à son art dont les sujets sont essentiellement des éléments d'architecture et des vues citadines. Il est d'ailleurs l'un des cinq artistes sélectionnés par la commission des Monuments historiques, un organisme gouvernemental, pour effectuer des missions héliographiques, des enquêtes photographiques du patrimoine architectural, en se concentrant particulièrement sur les monuments à restaurer, peut-on lire sur les annonces. Durant les années 1850-1869, de la confiance dans le progrès technologique mais aussi l'esprit et les ambitions de la France du Second Empire. Son album consacré aux Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée est considéré comme le point culminant de sa période créatrice ". Et devinez où est située Nîmes ? Sur la ligne pardi !

Continuons. C'est une bizarrerie à 5 000 euros... Une très rare boîte française à tabac en bois sculpté qui est mise à la vente. Une jarre qui contenait du tabac et qui servait de magnifique écrin à cette plante, qui, rappelons-le, fut importé dans les cours d'Europe par le Nîmois Jean Nicot. Sous la forme des arènes de Nîmes, la cuve de la boîte en bois est couverte et surmontée d’un semblant de coffre-fort en forme de Maison carrée. Ce couvercle accueillait l’allumette avec son percuteur. Sculpté avec des motifs répétitifs de fleur de Lys, cette belle boîte est estampillée "Auguste &... (illisible)". Sa patine est d’époque,  authentique et avec un beau vernis. Sa taille n'est pas anodine avec 23,5 cm de hauteur. Elle date du XIXe siècle.

Qui ne connaît pas ce plan du XVIe siècle de Nîmes ? Il est même affiché dans les murs de la mairie tant son aspect visuel mérite le détour. Bref, si vous voulez vous en emparer, pas besoin de rentrer la nuit dans le saint des saints... Il suffit de débourser 500 euros pour cette gravure sur bois avec rehauts de couleurs nommée Nemausus Nismes Civitas Narbonensis Galliae Vetustissima. De taille modeste avec ses mensurations élégantes de 15,7x23 cm, on a, au verso, un extrait du livre Theatrum Urbium d’Abraham Saur (1545 † 1593) publié en 1595 par N. Basse, et en 1608 par Adrianus Romanus à Francfort. Ce plan est une reprise de la gravure publiée en 1575. Pour avoir cette œuvre chez vous, prévoyez 500 euros.

Restons sur l'image de Nîmes avec une autre affiche, celle de Petit qui magnifie la Tour Magne. Très bucolique et mêlant cyprès et amandiers fleuris, cette peinture est connue et reconnue. Même l'office de tourisme l'a dans ses rayonnages tout comme les nouvelles boutiques qui regardent dans le rétro. Cette affiche originale de 1934, entoilée, qui s'intitule Nîmes 1934, mesure 63x93cm et coûte 680 euros.

Kina Perrier, olé !

Gardons le cap sur les affiches et voici une petite pépite. Une affiche originale Kina Perrier Nîmes, imprimée par Courmont Frères à Paris. D'une dimension de 158x114cm, entoilée et avec quelques usures et restauration, cette affiche est un must quand on parle d'imaginaire nîmois. Une publicité très suggestive avec une andalouse aux allures de danseuse de french-cancan, un toro en médaille et un torero jouant de la guitare. Comptez 1 600 euros pour un atout décoratif de bon goût.

Le modèle "Nîmes" de cristal version Baccarat.

Le cristal Baccarat est connu. Nîmes n'y est pas pour grand chose mais la villa a bel et bien un modèle qui lui est dédié ! En ventre, une série de six coupes à champagne en cristal de Baccarat, modèle Nîmes. Modèle ? Oui ! " Le modèle Nîmes est un dérivé du service Juvisy, un des modèles les plus fameux de la cristallerie, choisi par le président Émile Loubet en 1899 pour devenir le service officiel de l'Élysée ", peut-on lire sur la description proposée. Ce superbe décor crée en 1867 pour l'Exposition Universelle est un chef d'œuvre : il est constitué d'écailles enchevêtrées les unes dans les autres et pour autant toutes identiques, sans aucun décalage. C'est par la perfection de ces modèles entièrement faits à la main que l'on peut mesurer la suprématie technique de Baccarat. Les pieds et bases sont taillés en étoile. Ceux du service Nîmes sont enrichis d'un motif supplémentaire. " Il n'y a pas de signature Baccarat mais ces coupes sont en excellent état, sans aucun accident. Chacune mesure 11,3cm de haut avec un diamètre de 9,8cm. Les six valent 450 euros.

À Nîmes, les lettrés étaient nombreux. Les amoureux de la soie connaissent la ville par son industrie qualitative en la matière. Mais les lettrés qui usaient de la soie pour embellir leurs envois, c'est rare ! Preuve en est avec cette vente. Une lettre avec fils de soie de Nîmes, en date de 1626, signée de la main d'Henri de Rohan et évoquant les rébellions huguenotes et Ornano. On peut voir les armes de Rohan sur le cachet de cire. Cette lettre est adressée au colonel de Reuillas. Rohan veut se renseigner sur l'évolution de la position d'Amédée Ier de Savoie. Le Duc de Savoie, dont Reuillas est un correspondant à Avignon, finira par se rallier à Louis XIII en disant, "j'ai de l'impatience d'avoir des nouvelles de Piedmont ; il valloit bien mieux songer aux affaires du dehors que se brouiller au dedans ; il court icy un bruit de quelque sortie de Monseigneur de la Court et de l'arrest du Maréchal d'Ornano..." Ce dernier fut effectivement emprisonné par Louis XIII le 4 mai (la lettre est datée du 11) et mourra à la prison de Vincennes en septembre.... histoire et beauté pour un simple billet. Son prix ? 399 euros.

L'histoire civile et ecclésiastique de Nîmes...

Léon Ménard a écrit son " Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes " en 1873 avec texte et notes. Cet ouvrage est mis à la vente et est suivi de dissertations historiques et critiques sur ses antiquités, et de diverses observations sur son histoire naturelle. Cinq volumes de ces sept tomes... Bien collationné, complet, demi-cuir avec titre doré, dos à nerfs et un manque de papier sans gravité. Quelques épidermures et frottements. Léon Ménard (1706-1767) succéda à son père dans la place de conseiller au Présidial de Nîmes, puis devint député en 1744. Antiquaire et érudit, il publia la même année avec succès une Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes avec les preuves. Tarif : 688 euros.

Jacques Deyron ? Ça vous parle ? Et le livre Des Antiquités de la ville de Nîmes ? Peut-être, en tout cas cela offre une bonne dose de curiosité ! Surtout quand on voit le prix de l'ouvrage mis à la vente, soit 1 500 euros. Il faut dire que l'ouvrage en question date de 1663 et qu'il possède une reliure de la fin du XIXe siècle en bon état. Cet ouvrage rare de l'historien local Jacques Deyron fut d'abord publié sous le titre de Des Anciens bastimens de Nismes (Grenoble, P. Charvys, 1656; in-4° de XII-119 pages) et son impression fut faite aux frais du diocèse de Nîmes.

Un manuscrit qui a fait date...

Enfin, et contre 1 200 euros, vous pouvez être le dépositaire du traité passé entre le prince de Condé et les protestants de Nîmes en 1615 ! Manuscrit qui plus est ! En date du 27 novembre 1615, cette copie d’époque du traité signé entre Henri II, prince de Condé, et les députés protestants de l’Assemblée générale de Nîmes, durant les Guerres de religion en application de l’Édit de Nantes, est quasi unique. On y voit de l'encre brune sur doubles feuillets de papier vergé avec quelques pliures et petites brunissures à la dernière page. Le document original fut signé " au camp de Sansais en Poitou " par Henry de Bourbon d’une part, Josias Mercier, Le Cruzol, La Nouaille, " députez de l’assemblée généralle de Nismes ", d’autre part.

Anthony Maurin

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