Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.09.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1235 fois

NÎMES MÉTROPOLE Sur le sport féminin, Franck Proust reprend-il la main ?

(Photo : Coralie Mollaret)

Avant l'été, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a vivement été critiqué pour l'arrêt des subventions versées aux clubs féminins. S'il reconnaît que "l’achat d’image" est possible, le Nîmois assure que les sommes versées seront dérisoires. 

C'est une décision politique qui prend des tournures de partie d'échec. Il y a plusieurs mois, la polémique éclate : le président de Nîmes métropole décide de supprimer les aides aux clubs de sport féminin, sous fonds de difficultés financières de l'Agglo. En conseil communautaire, Franck Proust affiche alors le tableau des évolutions des subventions. Le volley-ball féminin, qui évolue en D2, a vu le montant "d’achat d’image" de Nîmes métropole passer de 50 000 € pour 2021/2022 puis à 0 € pour 2023/2024. Idem pour le basket féminin : la subvention est passée de 20 000 € pour 2020/2021 à 0 € pour 2023/2024. En marge de la séance publique, le dirigeant du club de volley, Maurice Niel, est amer : « On ne sait pas comment on va faire… »

Dans l'assemblée, les échanges sont vifs. Lettre de la préfecture à l'appui, Franck Proust assure : « Que l’on ne me fasse pas un faux procès en misogynie ! Le sport n’est pas une compétence de Nîmes métropole, contrairement à ce qu’a choisi l’EPCI (Établissement public de coopération intercommunale) d’Alès et de Montpelier. Il y a un risque pénal dans cette affaire… » Les élus de Gauche, eux, ne sont pas d'accord avec l'argument de Franck Proust et s'inquiètent : « L’arrêt de ces prestations met ces clubs gravement en difficulté. On ne peut pas faire comme si cela n’existait pas… »

Les communistes échouent dans leur contre-attaque

Ce lundi, en conseil communautaire, les élus communistes ont eux aussi ramené leur lettre de la préfecture. C'est le maire de Dommessargues, Bernard Clément, qui attaque : « Dans le cadre des compétences développement économique ou du tourisme, Nîmes métropole peut financer ces clubs. Elle le peut aussi à travers l’achat d’espace publicitaire. » Franck Proust, visiblement bien préparé, riposte : « Cette décision n’est pas simple à prendre, je suis attaché au sport en général. Oui, "l'achat d'image" est possible, comme la présence d'un logo sur un maillot. Derrière, il y a une évaluation de ce coût. Pour les meilleurs clubs, ce sera entre 4 000€ et 5 000€. Ces clubs ne retrouveront jamais leur niveau de financement d'avant. On peut organiser une réunion sur le sujet. »

Le président de Nîmes métropole n’a pas fini de dérouler sa stratégie, reprenant l'intervention de Bernard Clément : « Le rugby peut toucher une aide supplémentaire au titre de la compétence développement économique étant donné leur savoir-faire en matière de réseau d’entreprises. Il y avait près de 350 sociétés le soir de la présentation de leur équipe. » En ce qui concerne le tourisme, Franck Proust rétorque : « Ce n’est pas péjoratif mais on ne va pas faire la promotion du tourisme à travers nos équipes. Il faut être sérieux ! » 

Est-ce en voyant Franck Proust reprendre la main que l'ancien président de Nîmes métropole (2014 à 2020) et rival politique, Yvan Lachaud, a décidé d'intervenir ? Dans tous les cas, le centriste, souvent critiqué pour sa gestion, s'étonne : « Pendant six ans, il n’y a eu aucune remarque de la préfecture. Pendant les deux premières années de votre mandat, il n’y en a pas eu non plus. » Une fois n'est pas coutume, Franck Proust rejoint son rival : « Oui, je suis bien d’accord... D'ailleurs je les ai votées ces sommes. » Le débat se terminera avec l'intervention des maires de Saint-Chaptes et de Caissargues, proposant l'ouverture d'un débat sur les nouvelles compétences dont pourraient se doter l'Agglo. Chiche ? 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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