NÎMES MÉTROPOLE En conseil, le financement des clubs féminins fait polémique
Les clubs féminins se sont rassemblés, hier soir devant le Colisée, pour dénoncer leur suppression de financement par l'agglomération. Le président de Nîmes métropole, Franck Proust, s'en est expliqué.
Une manifestation sans tambour, ni trompette. Et même sans aucun ballon. Ce lundi, c’est dans le calme et avec détermination que les représentants des clubs féminins de football, de volley, de rugby ou de handball se sont opposés à la suppression de leurs aides, estimées au total à 150 000 €. En séance, le président Les Républicains de Nîmes métropole, Franck Proust, n’a pas hésité à dévoiler ces coupes, prenant soin de rappeler l’évolution des aides de l'Agglo de 2014 à 2022, couvrant la présidence du Centriste Yvan Lachaud de 2014 à 2020.
Le volleyball féminin, qui évolue actuellement en D2, a vu le montant d’achat d’image de Nîmes métropole passer de 32 000 € à la saison 2014/2015 à 90 000 € pour 2020/2021 avant de retomber à 50 000 € pour 2021/2022 puis à 0 € pour 2023/2024. Idem pour le basket féminin : la subvention est passée de 5 000 € pour la saison 2014/2015 à 20 000 € pour 2020/2021 avant de retomber à 0 € pour 2023/2024. Le dirigeant du club de volley, Maurice Niel, est amer : « On ne sait pas comment on va faire… Ce sont les déplacements qui coûtent le plus cher : 5 000 € pour 14 personnes. Lorsque l’on joue à haut niveau, on se déplace au moins deux fois par mois. »
En conseil, Franck Proust a expliqué son choix : « Que l’on ne me fasse pas un faux procès en misogynie ! Le sport n’est pas une compétence de Nîmes métropole, contrairement à ce qu’a choisi l'EPCI (Établissement public de coopération intercommunale) d’Alès et de Montpelier. J’ai une lettre du préfet qui en atteste. Il y a un risque pénal dans cette affaire… » Il n'en reste pas moins que l'USAM continue d'être aidé à hauteur de 250 000 € pour la saison 2021/2022. « On peut acheter des espaces publicitaires ou des places à des clubs qui démontrent un vrai impact médiatique. Encore la semaine dernière, le match de l’USAM était diffusé sur BeIn Sports », rétorque Franck Proust.
Les communistes sont montés au créneau à l’image de Vincent Bouget. L'élu nîmois est président du groupe La Gauche unie à l'Agglo, mais aussi vice-président du Conseil départemental en charge du Sport : « L'arrêt de ces prestations met ces clubs gravement en difficultés. On ne peut pas faire comme si cela n’existait pas… » Et de faire remarquer : « Trois de ces équipes jouent en national. Ce sont des moteurs pour la visibilité de notre territoire. Sans compter qu’il y a aussi la question du vivre ensemble à travers le sport… Nous devons trouver des solutions. »
Franck Proust a rappelé que « trois réunions ont été organisées pour les prévenir. Certains clubs comme le hand et le football pourraient intégrer l’USAM et le Nîmes olympique » Le maire de Marguerittes et président du groupe Intérêt et esprit communautaire, Rémi Nicolas, a proposé une solution : « Une aide est possible à travers la compétence développement économique, compte tenu du réseau de partenaires de certains clubs. » Le maire PCF de Domessargues, Bernard Clément, y est aussi allé de sa proposition, un brin ironique : « On pourrait mettre en place des conventions de partenariat. Personne n’ira en prison président ! »
À l'issue des débats, les dirigeants de clubs se sont dits préoccupés, à l’instar du responsable du BHNM (Bouillargues Handball Nîmes Métropole) : « Comment allons-nous faire pour payer le salaire de nos joueuses professionnels ? » À un autre dirigeant de lâcher : « Tôt ou tard, il va falloir se poser la question sur les renvois d’ascenseurs politiques à Nîmes métropole. Aujourd’hui, vous avez le président de l’USAM, David Tebib, qui est aussi président du Conseil de développement économique et qui conserve sa subvention. On peut quand même s’interroger... » Rendez-vous le 4 juillet pour le prochain conseil communautaire.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com