Au Nîmes Olympique depuis août 2017, Enzo Philibert gravit les échelons à grande vitesse. Sans contrat stagiaire depuis la perte de l'agrément du centre de formation, ce défenseur central de 19 ans s'impose peu à peu dans le groupe professionnel. En ce mois de décembre, il a pris part aux quatre matches des Crocos et a été titularisé à deux reprises. Une sacré progression pour ce garçon qui s'interrogeait sur son avenir à l'intersaison. 

"Toutes proportions gardées, il me fait penser à Adil Rami. Il a le même goût des duels et du contact physique." Depuis le début de la saison, Pascal Plancque ne s'en cache pas. Il apprécie beaucoup Enzo Philibert. "Un gamin très agréable à entraîner, souligne-t-il. Il a toujours le sourire et n'est jamais blessé." À 19 ans, ce solide gaillard (1,88m, 84 kgs) goûte aux premières joies d'une jeune carrière où la chance n'a pas toujours été de son côté.

Marseillais pur jus, c'est au Sporting Club Air Bel qu'il effectue ses classes au poste d'attaquant "un peu dur, sourit l'intéressé. Je suis ensuite descendu en défense centrale au pôle espoir d'Aix-en-Provence. C'est là où j'ai beaucoup progressé." Au point d'être recruté par le centre de formation du Sporting Club de Bastia, à l'été 2017. Mais la joie est de courte durée. Quelques semaines après son arrivée sur place, le club corse perd son statut professionnel et voit son équipe première être reléguée en National 3.

Enzo Philibert débarque alors au Nîmes Olympique, en U16, et décroche rapidement un contrat stagiaire. Comme tous les joueurs de sa génération, sa progression est freinée par la crise sanitaire et les interruptions des championnats amateurs. Et, à la fin de la saison dernière, un nouvel obstacle se dresse sur sa route : le Nîmes Olympique renonce à l'agrément de son centre de formation. "Normalement, il aurait dû me rester un an de contrat stagiaire, resitue-t-il. J'étais un peu dans le flou. Alors, quand on m'a dit que je reprenais avec le groupe professionnel, j'étais content." 

Objectif contrat pro

Latéral droit ou défenseur central, Philibert fait plusieurs apparitions au cours des matches de préparation. En construction, l'effectif des Crocos est très léger à la reprise du championnat et Philibert en est un membre à part entière. Mais pour le jeune homme, le sort s'acharne. "J'espérais être dans le groupe à Bastia mais j'ai été testé positif à la covid la veille", raconte-t-il.

Déterminé à saisir sa chance, le Provençal s'accroche. La récompense ne tarde pas. Il goûte enfin à une rencontre professionnelle à l'automne avec une première entrée en jeu à Charlety (défaite contre le Paris FC 2-0), puis une titularisation quelques semaines plus tard, en Coupe de France contre Chusclan-Laudun (3-0). "Je suis très satisfait de son implication, avance son entraîneur, Pascal Plancque. Il a une grosse marge de progression sur le plan tactique et partait de loin dans ce domaine. Il joue à un poste délicat et ne fait pas toujours les bons choix. Dès qu'on peut, on lui donne la possibilité de jouer." 

En ce mois de décembre et malgré le retour de blessure de Pablo Martinez, Enzo Philibert voit son temps de jeu exploser. De quoi accélérer considérablement sa progression. "Être un bon défenseur central requiert de la maturité, abonde l'intéressé. Je dois aussi progresser dans mes relances. L'objectif à court terme, c'est de jouer le plus possible et de décrocher mon premier contrat professionnel." Un graal qui viendrait récompenser sa résilience.

Boris Boutet