NÎMES Pharmacies et laboratoires prêts à traquer les variants
Soulager les cas positifs et éviter qu'ils ne contaminent d'autres personnes, tels sont les enjeux de cette collaboration d'un nouveau genre.
À l'heure où les autotests sont dans les tuyaux sanitaires du Gouvernement, une action se développe entre pharmacies et laboratoires. Après dix ans d'études, pourquoi laisser les professionnels de santé sur la touche, leur préférant l'inexpérience et la curiosité des Français ? Comment peut-on sérieusement et de manière efficace se tester soi-même ? On imagine déjà les faux négatifs débouler en masse par mauvaise réalisation du test et/ou mauvaise qualité du prélèvement. Bref... Pour éviter tout cela et avec ce partenariat entre les pharmacies et les laboratoires d'analyses, les Gardois positifs vont y voir plus clair.
" C'est une nouvelle collaboration. C'est la première pharmacie qui en bénéficie, le but est de lutter encore mieux contre le virus. C'est une belle coopération entre le laboratoire LBM Bioaxiome et les pharmacies car oui, on ne s'en fout pas et on ne pense pas qu'à l'argent ! Le système de soin privé est aussi dans la bataille. Pour tous les patients positifs en test antigénique à la pharmacie, le pharmacien réalise en systématique un second prélèvement nasopharyngé " explique Simon Klifa, médecin biologiste à LBM Bioaxiome. Avec les variants de la Covid qui sont de plus en plus présents en France et dans le Gard, il est essentiel de savoir le pourcentage et le développement des variants pour lutter au mieux contre la maladie et sa propagation.
En fait, chaque patient positif, après s'être fait dépister en pharmacie via un test antigénique, devait jusqu'ici retourner se faire tester via la méthode RT-PCR dans un centre allié à cet effet. Forcément, les patients positifs sont fatigués, n'ont pas envie de sortir ou, s'ils sortent, peuvent très facilement contaminer d'autres personnes... Avec cette nouveauté, le patient isolé ne devra plus sortir de chez lui car c'est la pharmacie qui prélèvera une seconde fois la personne juste avant qu'elle ne reparte chez elle. L'échantillon sera apporté dans un laboratoire Bioaxiome par le pharmacien et le fil de la traçabilité sera sûr et ciblé.
Et Simon Klifa de poursuivre, " Cette pratique fait même partie des recommandations de l’ARS. On perd l'acte du prélèvement car c'est le pharmacien qui s'en charge mais ça nous permet de conserver les clients et surtout d'être au plus près de la lutte contre les variants. Au niveau épidémiologique, chaque personne testée positive sera immédiatement retestée et nous saurons par quel variant elle aura été contaminée. "
Pour le patient, ça ne change rien. Ou presque. Deux tests sont toujours nécessaires mais il n'a plus besoin de se rendre dans un grand et décourageant centre de dépistage. " Nous ne perdrons plus de patients positifs avec un test antigénique. Le criblage est meilleur, plus rapide et moins contraignant " souligne le représentant de Bioaxiome. " Nous proposons un service supplémentaire aux gens, ça leur évite un déplacement de plus alors qu'ils doivent rester isolés... C'est un accompagnement, beaucoup de cas positifs sont fatigués par la maladie, c'était dangereux de se déplacer ainsi. Même au niveau de la contagion, on saura directement de quel variant il s'agit et si le patient est pris en charge par le CHU de Nîmes, les équipes sauront tout immédiatement, tout sera plus fiable " poursuit Guillaume Pierret, patron de la Pharmacie des Arènes qui fait actuellement une cinquantaine de tests par jour...
Pour les sceptiques des tests antigéniques, au moins, ça confirmera le test. C'est le laboratoire Bioaxiome qui fournit le kit au pharmacien qui, lui, devra apporter le deuxième échantillon au laboratoire dans les 36 heures qui suivent le " chatouillage " de la narine ! Une collaboration qui sera amenée à se développer sur le terrain.
N.B & A.M