NÎMES Spartacus Thrace la route des Grands Jeux Romains
2018 sera l'année de l'antiquité à Nîmes. En plus de l'ouverture du Musée de la Romanité et de la probable inscription de la ville à l'UNESCO, les Grands Jeux Romains auront pour thème Spartacus, la révolte des gladiateurs. Un grand moment à vivre dans les arènes!
Les Grands Jeux auront lieu les 28, 29 et 30 avril prochains... Dans les arènes de Nîmes évidemment! "L'histoire se déroule sur deux ans entre 73 et 71 av JC. Cette année nous aurons six tableaux différents, donc un ou deux de plus qu'habituellement. Nous reprenons les mots des historiens de l'époque qui sont parvenus jusqu'à nous. En fait, nous remettons les choses en ordre, nous surprendrons certainement le public car nous choisissons le point de vue des romains" évoque Eric Teyssier, historien, prof et écrivain qui aime jouer les méchants, qui incarne le général Macrinus et qui donnera peut-être le coup de grâce à Spartacus... Car oui, l'histoire, comme souvent avec les romains, se termine mal pour les opposants. N'oublions pas que les romains gagnent à tous les coups et que les révoltes n'ont que peu de chance d'être victorieuses malgré leur panache.
Avec plus de 32000 spectateurs l'année dernière, 2018 en verra très certainement plus de 34000 se déplacer dans l'amphithéâtre le mieux conservé du monde romain. "Il est essentiel d'adapter les spectacles au site où ils ont lieu. Les gens ont compris que l'histoire était différente de celle qu'ils ont l'habitude de voir au cinéma". Spartacus, pas facile à localiser à Nîmes... Même carrément impossible. Mais ce détail n'est pas si important que cela, l'essentiel réside dans la démarche pédagogique et forcément spectaculaire de l'apprentissage de ces deux années importantes dans la vision du futur Empire romain.
"Il y a deux Spartacus. Un mythe et une réalité. Nous ne serons pas manichéens et dans cette histoire tout le monde sera méchant. Le public va vivre une expérience exceptionnelle. Les gens commencent à se renseigner sur la vraie histoire de Spartacus, nous posent des questions, mais c'est un pari difficile que nous réussissons depuis neuf ans. Cette année le spectacle sera ambitieux et nous allons renforcer la partie historique tout en ajoutant un ou deux nouveaux tableaux, on ne pouvait pas faire moins!" poursuit Eric Teyssier qui a sorti la biographie "Spartacus entre mythe et histoire" et qui s'est donc chargé d'écrire le scénario de cette nouvelle édition. Il y aura beaucoup de gladiateurs, des combats et même quelques actes de pirateries!
En amont aux Grands Jeux? Une semaine de colloques, de rencontres et un festival du film péplum au Sémaphore. En-dehors des arènes les 28, 29 et 30 avril 2018? Des animations, des ateliers, des villages spécifiques, des défilés... Bref, tout ce qui fait battre le coeur d'une ville au rythme de son histoire et de son ADN. Mais tout cela a un prix.
Pour Michael Couzigou, directeur des sites nîmois gérés par Culturespaces, "On a mis longtemps à comprendre qu'il fallait trois jours pour rentabiliser l'événement. Nous avons 500 reconstituteurs bénévoles que nous défrayons, que nous logeons mais en tout, les Grands Jeux coûtent 650000 euros. C'est une opération qui est devenue rentable et viable sans tirer sur les subventions publiques outre mesure. 200 personnes oeuvrent à l'organisation des Grands Jeux et notre petite équipe nîmoise est géniale". Sur le départ, pas avant le mois de janvier pour la direction d'un nouveau site Culturespaces dans le 11ème à Paris, Michael Couzigou pourra enfin profiter du spectacle nîmois en tant que spectateur lambda, assis dans les gradins.
"Cet événement entre pleinement dans le calendrier nîmois et Spartacus sera un bel écho à l'exposition d'ouverture du Musée de la Romanité qui parlera de la gladiature. Les Nîmois attendent les Grands Jeux et le public vient même de l'extérieur" note quant à lui le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier. Si le public est parsemé d'étrangers, les reconstituteurs le sont tout autant. Même plus! En tout cas, le spectacle sera à voir. Au programme, interactivité, prière, équipées, mouchoirs agités, batailles rugueuses, courses, effusion de sang, pirates, distribution de pain... "Le public vote avec ses pieds en venant en nombre!" lance Eric Teyssier. Comme l'histoire est connue et passée, elle a une fin et des séquences pas forcément extensibles ou innombrables. Que nenni! "On n'épuisera pas l'Antiquité, c'est l'Antiquité qui nous épuisera!" rassure l'historien quant à l'avenir des Grands Jeux Romains.