NÎMES Têtes Raides dingues de Paloma
La voix intense et poétique de Christian Olivier, le chanteur de Têtes Raides, a fait tourner Ginette et les spectateurs de la graaaaande salle. C'est à l'instant où Anne-Gaëlle Bisquay a pris son violon pour un violoncelle, qu'elle a écrasé son archer sur les cordes, que tout a commencé.
Alors que le Festival de Nîmes annonce Louise Attaque aux arènes nîmoises deux fois millénaires pour l’été 2023, Paloma fête tout juste ses 10 ans. Une scène pointue musicalement mais aussi très populaire. « Prendre en photo l’instantané de la scène musicale mondiale et faire venir un échantillon ici à Nîmes, c'est ce que nous faisons, nous sommes des reporters », lance le patron de Paloma qui accueille des artistes émergents comme Marie Flore hier soir mais aussi des groupes confirmés avec les têtes raides, quinze albums et mille concerts.
Bing Bang Boum, du nom de leur nouvel album, le groupe sert une prestation bien huilée. Un patchwork de nouvelles chansons et de tubes. Poétique et professionnel, oui mais ou est passée la folie ? La voix intense de Christian Olivier résonne dans la grande salle. Et puis la poésie de Boris Vian qui voudrait pas crever... Le chanteur prend son accordéon et chante Gino, qui sort d’un bar de trop. La grande salle reprend timidement « Va-t-en vieille putain (…) sans pognon y’a pas d’oignons ». Mais on recommence. Sur Latuvu, Anne-Gaëlle Bisquay prend son violon pour un violoncelle, écrase son archer sur les cordes. Le son est magnifique, le moment émouvant et magique. Silence. La salle se lève pour Ginette et se met à danser, alors que Christian Olivier a remis son chapeau, chapeau ! Au premier rappel, il offre un vibrant hommage à Arno, « putain, putain, c’est mochement bien ». Et puis le chanteur décoche l’iditenté, titre phare et engagé, essence même du groupe. Avant de s'éclipser, il déclare sa flamme à Paloma, à ses techniciens et bénévoles. Et la mer, ça ns’invente pas ?
Yannick Pons