Datant des années 1960, les quatre tours Wagner situées à Pissevin sont vétustes. Les parties communes sont insalubres et la sécurité des 400 familles résidant sur place n’est plus garantie. Alors des travaux d’urgence débutent dès lundi grâce à une avance de subventions de 8 M€ faite par FDI Groupe.

Dans le quartier de Pissevin à Nîmes, ce sont plus de 400 familles qui vivent dans les quatre tours qui forment l’ensemble Wagner. Il s’agit de copropriétés principalement occupées par des locataires. Avec le poids des années, ces bâtiments sont devenus vétustes et ont un besoin urgent d’être rénovés. Pour que des travaux se concrétisent, un Plan de sauvegarde porté par la ville de Nîmes a été signé en 2017 pour une durée de sept ans. Une convention paraphée par plusieurs acteurs : l’État, l’Anah (Agence nationale de l’habitat), le Département, Nîmes métropole et les syndicats des copropriétés concernées.

Au total, 19 M€ de travaux sont prévus sur trois ans. Dans un premier temps, 8 M€ ont été débloqués pour effectuer des travaux dits urgents qui débutent lundi prochain : insalubrité des parties communes, risques incendie, danger électrique, étanchéité, canalisations d’évacuation des eaux usées… Un investissement important dont l’enveloppe est avancée par FDI Groupe, un opérateur immobilier régional basé à Montpellier. C’est lui qui finance le coût des travaux avant d’être remboursé par l’Anah. Un partenariat avec Nîmes métropole qui permet aux copropriétaires de ne payer que la TVA ainsi que quelques dépenses non subventionnables.

Des travaux qui vont durer environ huit mois sur 2022. Concernant la deuxième tranche des 11 M€, elle se déroulera sur 2023 et 2024 pour la rénovation énergétique des quatre tours. Sans cette relation entre acteurs publics et privés, jamais ces propriétaires n’auraient pu participer au financement de la rénovation des parties communes et de la mise en sécurité des lieux. Les budgets de ces syndicats de copro sont particulièrement plombés par les impayés. "On les résorbe petit à petit, mais ça prend des années pour récupérer des fonds et pouvoir procéder aux travaux", explique Pascal Rota, représentant de Nexity qui gère deux copropriétés sur Wagner avec parfois de 240 000 € dédiés au remboursement des impayés sur un budget de 300 000 €. "On ne peut pas gérer ces copropriétés de manière classique, on a l’obligation d’être beaucoup plus présents", complète-t-il.

"Ils doivent avoir notre considération autant que ceux qui habitent à la Tour Magne"

Ces travaux d’urgence sont donc une aubaine pour ces habitants dans un quartier en pleine redynamisation avec le grand plan de rénovation urbaine à venir. "On parle souvent de la galerie Richard Wagner pour y faire référence au trafic de stupéfiants et aux tirs de kalachnikov, mais il faut savoir qu’il y a quatre immeubles avec 400 familles qui vivent là-bas. Elles doivent avoir notre considération autant que ceux qui habitent à la Tour Magne", souligne Olivier Bonné, délégué à la Rénovation urbaine à la ville de Nîmes qui se réjouit de voir les ascenseurs enfin mis aux normes dans une des tours qui compte 19 étages. "J’y ai vécu pendant 15 ans", confie l’ancien président du RCN pour expliquer son lien avec Wagner. Sous sa houlette, la municipalité réfléchit à la mise en place d’un permis de louer pour vérifier la salubrité des logements et éviter que des "taudis" soient loués à des familles.

Outre cette première convention, cette rencontre entre Franck Proust, président de Nîmes métropole et Mathieu Massot, directeur général de FDI Groupe, avait aussi pour but de renouveler le partenariat entre les deux entités dans le cadre de l’amélioration énergétique des logements, leur modernisation et l’adaptation au handicap et au vieillissement. Afin d’accompagner les propriétaires rencontrant des difficultés à financer leurs travaux par les circuits bancaires traditionnels, Nîmes Métropole s’est associé à FDI.

L’opérateur avance des subventions publiques (Anah et Nîmes Métropole) aux propriétaires en difficulté permettant la réalisation des travaux et propose des prêts à taux zéro pour aider les propriétaires occupants modestes sur le reste à charge non couvert par les subventions. Depuis 2019, FDI a financé pour 270 000 € de projets de rénovations individuels pour 18 propriétaires occupants aidés. "La modernisation de l’habitat doit être accessible à tous", affirme Franck Proust. Avec une subvention moyenne de 15 600 € par logement, ce sont 703 propriétaires qui ont été soutenus par l’Agglo depuis la mise en place du dispositif.

Corentin Corger