NON ELUCIDE Un nîmois de 19 ans retrouvé lesté au fond d'un étang
Dans le petit village gardois de Sernhac, comme partout en France, l'activité tourne au ralenti pendant la trêve des confiseurs. Le dimanche 29 décembre 1996, des pêcheurs qui arpentent les berges du Gardon s'avancent sur une retenue d'eau située près du village, dans un endroit isolé, à 2 kilomètres du coeur de la commune. Un lieu connu des habitants pour des variations d'eau assez rapide en fonction du niveau du Gardon. De la terre ferme, les pêcheurs pensent apercevoir une forme humaine dans l'ancienne carrière abandonnée.
Un jeune de 19 ans et des billets suisses
En approchant, ils voient un homme mort et "coulé" au fond de l'eau. Une victime à qui on n'a laissé aucune chance... Il a été lesté de disques de musculation aux pieds et aux mains. Le corps est enchaîné et cadenassé. Il a été abattu de plusieurs impacts de calibre 8, tirés à bout touchant. Jamais il n'aurait du être découvert si le niveau de l'étang n'avait pas chuté vertigineusement lors des dernières heures. Les médecins légistes affirmeront que le corps n'est pas resté très longtemps dans l'eau, le décès remonte entre la veille et le 25 décembre, à 4 jours au maximum. Lorsque les gendarmes arrivent sur place, ils découvrent sur la terre ferme, à proximité du corps, une carte d'identité qui appartient à la victime et une clef de cadenas. Le jeune décédé, Stéphane, 19 ans à peine, est connu de la justice. Il a longtemps vécu à Nîmes avec sa mère adoptive, au quartier du mas de Mingue. Il a été condamné pour des petits délits, mais surtout il ressort dans les fichiers de gendarmerie pour une mystérieuse histoire de recel de francs suisses! Concrètement, il était mis en cause pour avoir détenu des billets helvètes provenant d'un braquage survenu à Genève. Les gendarmes essaieront de relier les deux affaires sans jamais y parvenir
Règlement de comptes, banditisme, affaire privée?
Mais pourquoi un tel simulacre dans cette exécution ? Une autre piste paraît à l'époque prometteuse... Au mas de Mingue, une rixe entre deux bandes date de deux mois avant la mort de Stéphane. Des jeunes du Mas de Mingue se sont opposés à des habitants du quartier Valdegour. Dans la rue où vivait la victime un homme sera même gravement blessé. Le règlement de comptes survenu quelques semaines après, serait-il lié à cette rixe? Là aussi, malgré les nombreuses investigations, les militaires ne parviendront pas, faute d'un témoin fiable, d'une gorge profonde ou d'un début d'indice, à remonter vers les bourreaux de Stéphane. 21 ans plus tard, l'affaire a été clôturée par la justice. Un meurtre bien mystérieux qui reste inexpliqué aujourd'hui encore.
Boris De la Cruz