PONT-SAINT-ESPRIT Maurice Souche, grand monsieur du judo, honoré dans sa ville
Bien peu peuvent se targuer d’avoir vu un tel événement en leur honneur de leur vivant : Maurice Souche, soixante ans d’engagement pour le judo à Pont-Saint-Esprit et aux niveaux départemental, régional et national, a fait l’objet d’une grande fête ce samedi au Clos Bon-Aure, dont le dojo porte désormais son nom.
Maurice Souche, 79 ans (il aura les 80 fin décembre), a co-fondé le Judo Club Spiripontain (JCS) il y a maintenant 60 ans. « Enseignant au club depuis 1964, il en est devenu président en 1992 », rappelle l’adjoint aux Sports, Thomas Poyet. Toujours président du JCS qui compte aujourd’hui 200 adhérents, Maurice Souche a formé plus de 150 ceintures noires, et détient un palmarès long comme le bras. Ceinture noire 5e dan, récipiendaire de la grande médaille d’or de la Fédération française, de la Palme d’or de l’enseignement, Maurice Souche brille aussi par ses qualités humaines.
La maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, salue ainsi « sa foi en l’humanisme, en l’autre même lorsqu’il est différent. » Ainsi, Maurice Souche a largement contribué à faire de Benjamin Téoule, passé par le JCS, un quintuple champion de France de judo handisport, huit fois sélectionné en équipe de France, médaillé de bronze aux championnats d’Europe et du monde par équipes.
Bref, c’est une légende du judo que la commune de Pont a voulu honorer à l’occasion d’une grande fête rassemblant, outre les licenciés du JCS, les clubs du Judo Taïso de Bagnols, des clubs de Roquemaure, de Tulette (Drôme), d’Aramon, de Mondragon (Vaucluse), de Pierrelatte (Drôme), d’Alès et de Bollène (Vaucluse), mais aussi de grands champions de la discipline. On y retrouvait Jean-Philippe Gentil, Benjamin Téoule, Pascal Dard, Shirine Boukli et, en surprise du chef, Angelo Parisi, qui a entre autres été champion olympique en 1980 et porte-drapeau de la délégation française lors des Jeux olympiques de 1984, venu spécialement d’Italie pour l’occasion.
Un aréopage de champions réuni pour rendre hommage à Maurice Souche, « un grand pédagogue avec un incroyable sens de la transmission », salue Benjamin Téoule. Shirine Boukli, originaire d’Aramon, double championne d'Europe et championne de France, salue un homme qu’elle croise sur les tatamis depuis des années, et « qui mérite » les hommages rendus ce samedi. « C’est un homme formidable », résume Angelo Parisi. Autre invité, le député de l’Hérault Patrick Vignal, venu en tant que judoka et professeur de judo, ami de la famille Souche. « Maurice a toujours été quelqu’un qui pensait l’avenir, qui voyait plus grand, c’est plus qu’un exemple », lance le parlementaire.
Alors organiser cette grande fête et baptiser le dojo du nom de Maurice Souche « nous a paru une évidence, souligne Claire Lapeyronie. Si le judo se porte aussi bien ici à Pont-Saint-Esprit, c’est grâce à son engagement sans faille depuis 60 ans. » Un engagement qu’il a transmis à ses fils Didier et Patrice, qui ont repris le flambeau de l’enseignement du judo. Une histoire de famille dans laquelle son épouse Paulette joue un grand rôle, souvent dans l’ombre.
« Je suis très ému, cela me touche énormément », dira Maurice Souche par le truchement de son fils Patrice. « Le judo m’a beaucoup apporté, et en retour j’essaie de transmettre ce que j’ai reçu », poursuit-il, avant de prévenir : « le Judo Club Spiripontain, ce n’est pas fini, il y a encore de nombreuses aventures à vivre. »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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À l’occasion de cette fête du sport, le Comité départemental olympique et sportif a remis officiellement le label Terre de Jeux 2024. De quoi « promouvoir le sport et les valeurs du sport en amont des JO 2024 », souligne Thomas Poyet. Pour l’occasion, le président du Comité départemental olympique et sportif du Gard, Philippe Montagut, avait fait le déplacement.