SALINDRES Le maire, Yves Comte, a tiré sa révérence
Décédé ce jeudi 14 avril après avoir lutté contre le cancer, Yves Comte, maire de Salindres depuis 2016, a reçu un florilège d'hommages lors de ses obsèques célébrées ce mardi après-midi.
Le week-end pascal n'a pas eu la même saveur pour tout le monde. Il a pris des allures de supplice pour les proches d'Yves Comte, maire de Salindres depuis 2016, décédé ce jeudi 14 avril après avoir lutté des mois durant contre le cancer. Ce mardi après-midi, l'édile salindrois de 66 ans, père de trois enfants, a définitivement tiré sa révérence.
Peu après 14 heures 30, dans un silence de cathédrale, le cercueil a brisé la foule venue en nombre garnir la place Pierre-Gras, attenante à la mairie de Salindres. Dans "une émotion profonde et bien délicate", le désormais ex-premier adjoint, Étienne Malachanne, devenu maire par intérim, a introduit une cérémonie empreinte de "simplicité" comme l'aurait souhaité le défunt qui, à la mairie, "n'avait pas de bureau attitré car il n'en voulait pas".
"Nous perdons notre boussole"
Devant plusieurs centaines de personnes et sous un soleil de plomb, le dernier nommé a ainsi été le premier à rendre hommage à un élu qui s'est toujours distingué par "sa proximité avec la population". Engagé politiquement, Yves Comte l'était aussi avec le monde associatif de la commune, notamment auprès du comité des fêtes. Pour le trouver durant la fête votive du mois de juillet, mieux valait se diriger vers le comptoir, le maire donnant de sa personne "derrière la plancha qu'il ne quittait presque pas".
Ce maire "accessible", "à l'écoute", "toujours à la recherche de la décision la plus juste", était aussi précieux pour sa fine gestion des finances, "son domaine de prédilection". Et Étienne Malachanne d'ajouter : "Depuis qu'il avait été élu en 1995, il conservait tous les comptes-rendus des conseils municipaux. Nous perdons notre boussole, notre référence et notre peine est immense !"
Alors qu'il a promis d'être "à la hauteur" pour "développer la ville" et "mener à bien tous les projets" qui lui tenaient à cœur, le nouveau maire a cédé sa place au pupitre à plusieurs conseillers municipaux de la majorité, l'un d'eux louant "l'honnêteté" légendaire d'Yves Comte : "Quand ça le gonflait, on le savait. Tu soufflais !" Émue aux larmes, Annabelle Wilus a puisé dans ses réserves pour assurer avec brio la lecture du poème Le Voilier de William Blake.
Un supporter inconditionnel de l'OM, un président à succès
En présence des autorités civiles, militaires et religieuses, le reste de l'équipe municipale a alors mis en exergue le volet footballistique si cher au défunt. "Ce supporter inconditionnel de l'OM n'hésitait pas à faire les déplacements jusqu'au Vélodrome pour assouvir sa passion", a-t-il été notamment relevé. Après quoi, Pierre Trauchessec, adjoint à l'Éducation, a pioché dans ses souvenirs pour rappeler à l'assistance qu'Yves Comte a brillamment assuré la présidence de l'AS Salindres de 2004 à 2013.
"Quand on partait en déplacement pour jouer à l'extérieur, tout le monde se battait pour monter dans ton vieux Renault Espace car on savait que c'était là où il y avait la meilleure ambiance", a-t-il raconté. En aparté, Denis Chapellier, entraîneur des Sang et Or salindrois à la fin des années 2000, s'est souvenu d'un président "extraordinaire", lui témoignant jadis toute sa confiance, et avec lequel il a fait monter le club de PHA (actuelle D1) à DHR (actuelle R3). Certains n'ont d'ailleurs eu aucun mal à établir le lien entre le départ du club d'Yves Comte et "la dégringolade du ballon rond dans la cité chimique".
Par ailleurs, de nombreux élus du territoire ont pris part à cet hommage public qui a précédé l'office religieux en l'église Saint-André. Parmi eux, Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomération, a évoqué sa relation avec un homme "très engagé pour sa commune", rencontré "il y a plus de 20 ans" lorsqu'il s'agissait de négocier l'entrée de Salindres dans ce qui était alors baptisé le "Grand-Alès".
Au nom du conseil départemental, Patrick Malavieille s'est fendu d'un "hommage pluriel pour un homme singulier" et dont le départ, comme c'est le cas lorsqu'une commune perd son maire dans de tragiques circonstances, est "toujours ressenti comme une blessure profonde". Ami de longue date d'Yves Comte, considéré comme son bras droit à la mairie de Salindres, le conseiller régional Jean-Luc Gibelin s'est fait le porte-voix de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, qui avait rencontré Yves Comte en mai 2021 lors d'une visite sur le chantier de la maison de santé, et a retenu de lui "sa grande humilité et son sens profond de l'engagement".
En uniforme comme l'exige le protocole républicain lorsqu'un maire décède dans l'exercice de ses fonctions, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, a eu la lourde tâche de clôturer cette série de prises de parole. "Yves Comte était un élu direct et loyal, calme et discret", a d'abord indiqué la représentante de l'État. Et de conclure fort justement : "La fonction de maire ne s'improvise pas. Être maire est une véritable vocation. Pour l'exercer, Yves Comte n'a économisé ni son temps, ni son énergie."
À son épouse, à ses enfants, à ses petits-enfants, à ses frères et à ses sœurs ainsi qu’à l'ensemble du conseil municipal de Salindres, Objectif Gard transmet ses sincères condoléances.
Corentin Migoule