Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.03.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 2357 fois

ALÈS Le Printemps alésien démystifie le projet des Hauts d'Alès

Le forum citoyen s'est déroulé au milieu de la chaussée au croisement du chemin de Trepeloup et du chemin de Saint-Raby, dans le quartier des Hauts d'Alès, concerné par le projet de construction de 815 logements. (Photo Corentin Migoule)

Ce samedi matin, le groupe d'opposition de Gauche de la mairie d'Alès a organisé un forum citoyen qui a réuni une quarantaine de personnes afin d'évoquer "la naissance d'un monstre", autrement dit la construction de 815 nouveaux logements dans les Hauts d'Alès.

Vous ne connaissez peut-être pas "le gros-bec casse-noyaux", pas plus que "la couleuvre de Montpellier" ou "l'alouette lulu". Ces espèces protégées, Paul Planque, lui, les connaît désormais. "Elles figurent toutes dans un document d'une valeur exceptionnelle mis à disposition par l'agglomération d'Alès", a exposé le leader du Printemps alésien, désignant l'atlas de la biodiversité, dont la deuxième version a été livrée en décembre dernier.

Si Paul Planque a ainsi mentionné ces espèces animales, c'est parce qu'"on peut les trouver au pied du Mont Ricateau, cette zone à haute valeur paysagère où la mairie s'apprête à construire 815 logements", a-t-il indiqué à la quarantaine de personnes ayant pris part à ce forum citoyen organisé au croisement du chemin de Trepeloup et du chemin de Saint-Raby, dans les Hauts d'Alès.

"Vous avez vu, ça circule déjà pas mal !"

Un choix de lieu de réunion "symbolique" car "le quartier est pleinement concerné par la révision du plan local d'urbanisme (PLU)" alors qu'il "constitue une réserve de biosphère" pour la ville d'Alès, d'après le communiste. S'il avait "commandé le soleil" - et hélas avec lui le vent - à l'occasion de cette visite de terrain, Paul Planque n'avait en revanche pas privatisé la route, et ce ne sont pas les nombreux riverains qui ont tenté de se frayer un chemin en voiture sur une chaussée occupée qui diront le contraire.

Loin d'en perdre son latin, l'urbaniste n'a fait qu'y trouver l'occasion de rebondir : "Vous avez vu, ça circule déjà pas mal ! Imaginez qu'on y rajoute 815 logements, soit environ 2 400 habitants !", a laissé entendre l'urbaniste, partant du principe qu'un nouveau logement occasionnerait en moyenne l'arrivée de trois nouveaux alésiens. Le maniement des premiers chiffres en a appelé d'autres puisque le leader de la Gauche alésienne s'est ensuite attaché à démontrer, "documents officiels émanant des collectivités" à l'appui, que ces logements (540) allaient être "en majorité collectifs." 

D'autre part, "seulement 10% de ces 815 logements sont des logements sociaux alors que plus de 80% de la population alésienne y est éligible", a regretté Paul Planque, qui estime que ce nouveau plan local d'urbanisme "n'est pas un PLU pour les Alésiens", étayant son propos en évoquant la campagne de communication menée par la Ville et l'Agglo dans le métro parisien.

Objectif : stopper le processus de révision du PLU

Avant de laisser libre cours au "jeu des questions-réponses" après trois gros quarts d'heure de monologue, la tête d'affiche du Printemps alésien a brandi "un tableau comparatif entre le PLU en vigueur et le PLU projeté" au sein duquel est évoqué "le basculement de 10,2 hectares de terres en zone agricole" mais où l'on "omet de souligner que près de 200 hectares ont basculé en zone directement urbanisable." 

Parce qu'il considère qu'il est "nécessaire de stopper le processus de révision du PLU et de prendre le temps de la concertation", l'élu d'opposition a écrit il y a une dizaine de jours à la nouvelle préfète, Marie- Françoise Lecaillon, et au maire d'Alès, Max Roustan. Un courrier à ce jour resté lettre morte mais en lequel le premier nommé "croit beaucoup."

Quelques questions ont alors afflué de l'assistance, à commencer par celle d'une dame qui a soulevé "le problème des glissements de terrain fréquents" sur l'un des douze sites (le plus important) classés en orientation d’aménagement programmé (OAP). Une autre a carrément mis les pieds dans le plat en demandant frontalement : "Quand est-ce qu'on crée un collectif pour s'opposer à ce projet ?"  

Corentin Migoule

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