ALÈS Le théâtre éphémère du Cratère se découvre

Le cratère de côté.
- Romain FioreEn attendant le début des travaux du Cratère, la culture ne prend pas de pause à Alès. Un théâtre éphémère voit le jour, pour deux saisons pleines "hors les murs".
C’est une structure temporaire mais bien pensée, qui est déjà sortie de terre au cœur d’Alès. Le Cratère, scène nationale, va fermer ses portes pour d’importants travaux de rénovation jusqu’en 2027. Pour éviter un black-out culturel, Alès Agglomération et la direction du théâtre ont monté une solution audacieuse : un théâtre éphémère de 480 places, qui prendra place sur le site du terrain de football stabilisé dans le quartier de La Prairie, derrière le centre nautique, à proximité du stade Pibarot et du centre-ville.
"Ce théâtre, nous l’avons voulu à proximité immédiate du centre nautique, d’un grand parking, et accessible pour tous, y compris les scolaires." L’objectif ? Offrir un lieu provisoire mais pleinement fonctionnel, pendant la rénovation du Cratère, qui s’étalera jusqu’à l’automne 2027.
Un chantier technique et stratégique
« C’est un théâtre complet, avec ses annexes indispensables : loges, sanitaires, buanderie, stockage, bureaux… », explique Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération. Olivier Lataste, directeur du Cratère, précise : "Nous avons récupéré la scène nationale d’Évry, utilisée entre 2019 et 2021. Montée en quelques semaines, elle peut résister à des vents jusqu’à 100 km/h. En cas de conditions météo extrêmes, nous avertirons le public à l’avance que les spectacles ne se produiront pas."
L’agglomération a acquis cette salle d’occasion pour un montant global de 800 000 euros, dont 150 000 pris en charge par le Cratère en fonds propres. Les travaux ont déjà débuté, avec pour objectif une ouverture en septembre. Électricité, eau, assainissement, accessibilité PMR, éclairage extérieur : tout est prévu pour accueillir artistes et spectateurs dans de bonnes conditions.
Une structure solide et polyvalente
La salle principale, d’une surface de 40 mètres par 25, pourra accueillir jusqu’à 500 spectateurs en configuration assise, voire 700 en version assis-debout. Deux autres tentes et plusieurs Algecos viendront compléter le dispositif, avec notamment un foyer pour les techniciens et un bureau d’appoint. Baptisé avec humour "La guinguette de la prairie", le théâtre éphémère promet des sièges coque équipés de housses molletonnées pour un meilleur confort. Le Cratère louera par ailleurs un espace de stockage supplémentaire sur la piste Oasis.
Les bureaux et la billetterie du Cratère seront relocalisés dans l’ancienne piscine, sans interrompre les activités sportives déjà en place. Une signalétique renforcée sera mise en place pour guider le public depuis le parking, puisqu'il faudra se garer au champ de foire, comme le martèle Olivier Lataste, ou un cheminement lumineux guidera les visiteurs jusqu’à l’entrée. Côté Gardon, le portail restera fermé pour l’instant.
Une saison maintenue à 80 %
Côté programmation qui sera présentée le 18 juin prochain, le Cratère jouera la carte d’un théâtre populaire et accessible, avec « 80 % de ce qu’on faisait avant », selon Olivier Lataste. Moins de hauteurs sous plafond, donc des spectacles plus familiaux et grand public, mais toujours cette exigence artistique chère à la scène nationale. Et comme au Cratère, une zone d’exposition sera conservée à l’entrée de la salle, avec un clin d’œil à l’Italie et à ses pizzaiolos dans la prochaine édition du "Cratère Surface". En guise de clin d’œil festif, le site du théâtre éphémère a même déjà un surnom : « la guinguette de la prairie ».
Et après ? Le devenir de cette salle éphémère reste ouvert : « On verra si on la revend ou si elle vient compléter l’offre culturelle sur le long terme », conclut Christophe Rivenq. Une chose est sûre : à Alès, la culture reste debout, même sous chapiteau.