BAGNOLS/CÈZE Commémoration du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, soixante ans après
Le 19 mars 1962, le cessez-le-feu mettait une fin officielle à plus de sept ans de combats en Algérie. Soixante ans plus tard, une cérémonie de commémoration était organisée à Bagnols ce samedi.
Une commémoration en présence de nombreux anciens combattants d’Algérie et de rapatriés, dont la mémoire est encore vivace. Il faut dire que cette guerre a fait près de 30 000 morts et près de 70 000 blessés, laissant une plaie très difficile à cicatriser, et une histoire qui a mis du temps à mettre le mot « guerre » sur les « événements ». « Il y a eu près de 2 millions d’appelés, toute une génération, toute une société ont été marqués par cette guerre », dira la ministre déléguée aux Anciens combattants Geneviève Darrieussecq dans un message lu par le premier adjoint Maxime Couston.
« Soixante ans après les accords d’Évian, nous n’oublions pas ces vies détruites, le sacrifice ultime qu’ont fait ces combattants », lancera le président de l’Agglo du Gard rhodanien Jean-Christian Rey. « Nos frères d’armes tombés sont pour toujours dans nos mémoires », dira le président de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (FNACA) Maurice Soulier.
Une guerre dont les répliques se sont prolongées après le 19 mars 1962. Car au cessez-le-feu, « la paix n’était pas encore là, même si l’horizon se dégageait, poursuit Geneviève Darrieussecq dans son message. Les violences et le cycle des représailles n’étaient pas éteints après le 19 mars. » De fait, après les horreurs de la guerre, les massacres, le rapatriement au goût d’exil et la « tragédie » harkie, pour reprendre les mots de la ministre, ont suivi.
Comme la ministre, l’élu appellera à « regarder l’histoire en face » et à se souvenir « des conséquences funestes de la guerre », à l’heure où la guerre frappe en Ukraine. Et Jean-Christian Rey de lancer que « la paix se construit, s’entretient. À nous de la construire et de l’entretenir. »
Thierry ALLARD