Objectif Gard : Le Secours populaire a organisé, ce dimanche, son premier vide grenier à Nîmes. Comment vous est venue cette idée ?

Marie-France Allamigeon : Nous avons réfléchi à la manière dont nous pourrions collecter de l’argent, car c’est le nerf de la guerre. Sachant que nous sommes dans le cadre du printemps de la solidarité mondiale, on s’est dit qu’un vide-grenier serait une bonne idée. La recette récoltée provient de la location payée par les exposants qui étaient 80 et qui ont déboursé chacun 12€ (un total de 960€, NDLR). Nous avons aussi organisé une petite buvette pour créer du lien. On est très content de ce vide-grenier qui a eu du succès.

Où peut-on trouver le Secours Populaire dans le Gard ?

Nous sommes 800 bénévoles dans le Gard avec très peu de salariés. Nous avons un local à Nîmes et quatre comités, à Alès, Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit et Le Vigan. Enfin, on a aussi des antennes à Uzès, Nîmes, Beaucaire et Vauvert.

Quel est le profil des personnes que vous aidez ?

On a souvent des personnes qui sont sans papiers, qui viennent d’arriver et en attente de régularisation. Sans carte de séjour, ils ne peuvent pas travailler ni toucher les prestations. Nous avons aussi des personnes qui ont perdu leur travail ou qui sont dans la difficulté à la suite d’un divorce ou d'une séparation. On constate également qu’avec l’augmentation du prix de l’énergie, même avec un SMIC, il est très compliqué de s’en sortir. On est aussi très présent auprès des étudiants sur Saint-Césaire et Vauban.

Allez-vous aussi à la rencontre des personnes dans la précarité et qui vivent dans des petites communes ?

Nous avons un Solidaribus qui nous permet d’aller des villages comme Manduel et Redessan. Cela nous permet de créer localement des structures pour accueillir les plus démunis. Le but est d’aller au plus près des populations.

Dans quels domaines spécifiques intervenez-vous ?

Ce sont essentiellement de l’aide au retour au droit et à l’autonomie. Nous voulons que les gens, qui sont au fond du trou, retrouvent de l’énergie pour faire des démarches auprès de France-Travail, la Caf (Caisse d'Allocations familiales NDLR) ou d'une assistance sociale.

Quels services proposez-vous aux Gardois ?

Nous ne donnons pas d’argent, mais nous distribuons le colis de l’Europe qui contient des produits secs ou congelés, des aides vestimentaires, des jouets pour Noël, mais aussi des cours de soutien scolaire et des ateliers sociaux-linguistiques. Il y a environ 15 000 personnes qui bénéficient de notre aide, rien que dans le Gard.

Avez-vous constaté une augmentation de la pauvreté dans le Gard ?

Il y a de plus en plus de familles qui viennent nous voir. Nous demandons toujours une petite contribution pour que les personnes ne se sentent pas totalement assistées, mais c’est de plus en plus compliqué de demander un euro symbolique. La précarité augmente dans le Gard.