BAGNOLS/CÈZE Les épreuves du bac bousculées au lycée Einstein
"C'était comme un contrôle normal", tel est le constat de plusieurs élèves de Première du lycée Einstein en sortant de l'épreuve du bac d'histoire-géographie, qui avait lieu ce lundi matin. Le déroulé du test a été chamboulé par un mouvement de grève au sein du corps enseignant.
Depuis plusieurs semaines, les professeurs du lycée Einstein se mobilisent contre la réforme des retraites mais aussi contre la nouvelle formule du bac : les fameuses E3C (épreuves communes de contrôle continu). Ce matin, s'est déroulée la première partie avec l'histoire-géographie. Avec plus ou moins de retard... L'entrée de l'établissement a été bloquée par une dizaine de personnes ce matin. "On n'est pas entrés par la porte habituelle, ça a rajouté un peu de stress", confie Léna, en 1re générale.
Alors que les élèves sortent au compte-goutte de l'épreuve après 11 heures, une poignée de professeurs grévistes leur distribuent des tracts. La demande y est claire : les enseignants mobilisés et les représentants syndicaux veulent supprimer cette première session des E3C et les transformer en épreuves terminales nationales en fin d'année scolaire.
"On pouvait sans problème se copier dessus"
"Cette solution permettra notamment d'alléger la pression qui pèse aujourd'hui sur les professeurs et les élèves et de ramener un peu de sérénité dans les lycées sous tension", est-il écrit. Pour eux, il est inconcevable de faire passer un test en janvier, ne laissant que quelques semaines pour préparer les élèves. Et encore moins de proposer des sujets différents par établissement.
En effet, plusieurs enseignants censés surveiller l'épreuve de ce matin n'y sont pas allés. Ils dénoncent "de mauvaises conditions" pour passer l'examen d'histoire-géo. "Les élèves étaient hyper stressés, serrés comme des sardines, collés les uns aux autres", affirme Mohammed Hammani, professeur, au nom de FSU Bagnols. Version confirmée par les 1res : "Il n'y avait pas de placement, on pouvait se mettre à côté de qui on voulait contrairement au brevet. On était deux par table comme lors d'un cours normal, on pouvait sans problème se copier dessus. Ça n'avait rien des conditions d'un examen", lance un groupe de 1res à la sortie du lycée.
Autre souci souligné par Justin, un lycéen, le manque d'explications sur les modalités : "Le prof savait pas trop. Il a tout dit à la fin comment remplir la feuille. C'était un peu à l'arrach." Jusqu'au dernier moment, certains candidats ont cru que l'épreuve n'allait pas avoir lieu ce lundi matin. Nous avons souhaité interrogé Thierry Feutry, le proviseur du lycée Einstein, à ce sujet mais il n'a pu nous répondre dans l'immédiat.
Marie Meunier