Certains conquièrent le ring avec des doutes et des décisions aléatoires, d'autres, comme Romann Laroudie (Full Contact Cévenol), gagnent des titres avec puissance et maîtrise. Auteur de deux KO en demi-finale et en finale de la Coupe du monde Wako, le boxeur alésien remporte son premier titre mondial chez les seniors, en classe A, dans la catégorie des -71 kilos. Déjà l’an dernier, il avait réalisé une année parfaite pour sa dernière saison en junior. Âgé de 18 ans, il avait remporté tous les combats de sa saison, décrochant le double championnat de France de kick et de full contact, avant de s’imposer à la Coupe du monde Wako en Turquie, puis de remporter le championnat du monde quelques mois plus tard à Budapest, en Hongrie.

Dans la cour des grands

Cette saison, il est passé dans la cour des grands en intégrant directement la catégorie classe A, soit celle des meilleurs après 18 ans. S’il avait bien commencé en remportant de gros duels en début de saison, il a perdu à deux reprises en demi-finale face au même adversaire lors des championnats de France, sur deux décisions litigieuses des arbitres, avec des écarts de points controversés. Mais grâce à son talent, c’est lui qui a été sélectionné par l’équipe de France de la FFKMDA (Fédération française de kickboxing, muaythaï et disciplines associées) pour représenter les Bleus lors de la Coupe du monde qui se tient cette semaine à Bangkok, en Thaïlande.

Parti depuis la semaine dernière dans le pays du kickboxing, le boxeur alésien a pu s’entraîner et se perfectionner aux côtés d’athlètes thaïlandais et français. Ce mercredi 9 avril, il a donc entamé sa compétition face au Chinois de Taipei, Wen Sheng, qu’il a expédié en seulement 44 secondes. Auteur d’un high kick du pied droit magistral, Romann Laroudie a fait preuve d’une précision chirurgicale pour mettre son adversaire au sol dès le premier round. En finale, il affrontait l’Iranien Aldirawi, un adversaire d’un tout autre calibre, comme le confie son père à notre micro : « Romann nous a appelés ce matin avant le combat pour nous dire qu’il ne pensait pas pouvoir combattre, car il devait perdre du poids pour la pesée. Finalement, il a fait ce qu’il fallait, et malgré le fait qu’il était un peu malade à cause de la climatisation de l’hôtel, il était en forme pour monter sur le ring. Il m’a dit : "J’ai vu l’adversaire, par rapport au premier c’est plus dur, techniquement le mec est meilleur" — et c’était le cas », raconte Franck Laroudie.

Un travail chirurgical

Son père, qui est également son préparateur physique, confie avoir beaucoup travaillé sur le foncier afin qu’il gagne en puissance. « On a également fait une préparation technique, et de plus en plus, il pratique une boxe professionnelle, avec moins de déchets et plus de précision. Et le résultat est là. » En effet, face à l’Iranien, Romann l’a d’abord fait chuter dès le premier round sur un crochet dévastateur. Puis, au second round, il a réussi à placer un KO magistral sur un enchaînement de crochets, après l’avoir affaibli avec des high kicks, comme le confirme son père : « Il les avait bossés, car de base, il n’a pas une souplesse extraordinaire. Par contre, il est puissant des jambes. »

Cette double victoire par KO offre à la France sa première médaille d’or du tournoi, et permet à Romann, ainsi qu’à son club du Full Contact Cévenol, de décrocher une nouvelle médaille de champion du monde Wako, et un nouveau titre pour la ville d’Alès. Place désormais au Boxing Supremacy 4, chez lui à Alès, le 26 avril prochain, où il combattra et présentera son titre à son public.