Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.06.2016 - abdel-samari - 2 min  - vu 264 fois

BREXIT Franck Proust, député européen : "La majorité des électeurs britanniques a choisi un isolement"

L'eurodéputé et premier adjoint UMP à la ville de Nîmes, Franck Proust, élu en 2009.

Après plus de 40 ans d'appartenance, les Britanniques ont voté, ce jeudi 23 juin, en faveur d'une sortie de l'Union européenne. Selon les résultats définitifs, ils ont voté à 51,9 % en faveur d'un départ de l'Europe.

Franck Proust, Député Européen et 1er adjoint au Maire de Nîmes n'a pas tardé à s'exprimer : 

"En votant pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la majorité des électeurs britanniques a choisi un isolement dont les conséquences seront difficiles à assumer. En votant contre cette Europe dont le Royaume-Uni a pu profiter, en rejetant des principes que ce pays a lui-même souhaité imposer à d’autres États membres et en ignorant les innombrables analyses sur les conséquences dramatiques d’une sortie de l’Union européenne, la Grande-Bretagne vient de jeter les bases d’une contradiction menant à de dangereuses incertitudes.

Économiques d’abord, car la sortie du Royaume-Uni provoquera des déséquilibres qui impacteront l’économie réelle et donc les emplois des Britanniques. Politiques ensuite, car ce Royaume-aujourd’hui-Uni sera sans doute, demain, Désuni, l’Ecosse ayant affiché sa volonté de rejoindre l’Union européenne. Aussi, il est clair que l’Europe toute entière sera affectée.

La liste des obstacles techniques, administratifs, légaux, auxquels sera confronté le Royaume-Uni, est inter-minable. Pour ne prendre que l’exemple du Parlement européen, peut-on imaginer les députés Britanniques siégeant et votant des textes qui ne s’appliqueront pas ou plus à eux ? Pis ! Le Royaume-Uni va-t-il prendre la présidence tournante du Conseil de l’UE au deuxième semestre de 2017 comme le veut la règle ?

Ce retrait de la Grande-Bretagne est donc un très mauvais signe et les citoyens européens constateront par eux-mêmes les effets dévastateurs de cette situation inédite.

Mais de chaque difficulté doit naître un sursaut, car cet état de crise pour certains doit être une opportunité. L’Europe dite « à la carte », telle que souhaitée et pratiquée par le Royaume-Uni depuis plusieurs années, n’est pas et ne sera jamais une clé de la réussite. Alors soyons réalistes pour retrouver l’optimisme. Quelle Europe voulons-nous vraiment ?

Ayons le courage d’affirmer notre ambition : celle d’une Europe forte et protectrice et non d’un espace faible et fluctuant. Pour cela, il faudra être ferme et ne pas se laisser dicter l’agenda européen des prochains mois par Monsieur Cameron. Aussi, la France, sans doute aux côtés de l’Allemagne, devrait pleinement jouer son rôle de pilier européen en étant force de proposition. Mais cela est-il possible avec un chef de l’État aussi affaibli ?

L’Union européenne est loin d’être parfaite. Mais cette communauté de destin doit reprendre sa pleine capacité d’action, car l’Europe de 2016 n’est ni celle de 2000, ni celle de 1950. Profondément européen, je crois qu’il nous faut construire l’Europe de demain. Pragmatisme, efficacité et volonté politique seront les moteurs d’une Europe d’avenir, celle du XXIe siècle, prête à relever les défis économiques, sécuritaires, migratoires et d’identité auxquels elle est confrontée."

Abdel Samari

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