CÉVENNES Trois maires n'en peuvent PLU

Les plans locaux d'urbanisme de Saint-Julien-les-Rosiers, Rousson et Laval-Pradel ont été rejetés le 19 mai dernier par le tribunal administratif de Nîmes. Les maires Serge Bord, Ghislain Chassary et Joseph Barba sont consternés.
C'est un long travail de plusieurs années qui vient d'être fichu en l'air dans trois communes des Cévennes. Le plan local d'urbanisme de chacune d'entre elles a été retoqué, entraînant un retour au Plan d'occupation des sols (POS), un ancien document d'urbanisme qui, selon Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, « ne colle plus à la réalité des choses ». Dans son village, c'est un particulier qui a déposé un recours contre le PLU. « Ses terrains n'étaient pas constructibles et ce monsieur voulait qu'ils les soient ». A Laval-Pradel, la situation est similaire. Quant à Rousson, c'est une association pour la protection de l'environnement local appelée L'appel roussonnais ainsi qu'une dizaine d'habitants qui ont provoqué cette situation. « Toutes ces personnes habitent une même rue dans laquelle nous souhaitons construire des logements sociaux. Le POS ne le permettait pas. Et comme ils ne veulent pas de ces logements, ils ont cherché à casser le PLU », explique le maire Ghislain Chassary.
Le 19 mai, le tribunal administratif de Nîmes a rejeté les trois PLU. "Ils nous reprochent un manque de précisions dans nos objectifs. Ce ne sont que des questions de formes, pas de fond", relève le maire de Rousson. Sauf qu'aujourd'hui, cette décision a de lourdes conséquences sur de nombreux projets mais aussi sur les finances des communes. « Nous avions des propriétés constructibles qui ne le sont plus avec le retour au POS. Nous voulions développer des petits lotissements aux abords du village mais maintenant nous ne pouvons plus le faire », relève Joseph Barba, maire de Laval-Pradel. « C'est complètement aberrant, soupire Ghislain Chassary, car refaire un PLU va nous coûter 80 000 euros et c'est les Roussonnais qui vont en pâtir ».
A Saint-Julien-les-Rosiers, Serge Bord ne comprend pas non plus comment « l'intérêt particulier peut primer sur l'intérêt collectif ». Désormais, les propriétaires de parcelles de moins de 800 m² ne pourront plus être constructibles car le POS exige une superficie minimale, contrairement au PLU. "Ceux qui ont acheté des terrains plus petits ne peuvent plus rien faire. Cela remet en cause des constructions de maisons », fustige Serge Bord. Les maires de Laval-Pradel et Saint-Julien-les-Rosiers vont faire appel de cette décision. A Rousson, Ghislain Chassary va certainement y renoncer.
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