Publié il y a 2 h - Mise à jour le 11.01.2025 - François Desmeures - 3 min  - vu 73 fois

CHAMBORIGAUD Tour d'horizon des menaces qui planent sur les services publics des hautes Cévennes

Parmi les étapes inquiètes du comité, une satisfaction : le maintien du nombre de gendarmes à Génolhac

- François Desmeures

Des adhérents du comité de défense des services publics et des usagers dans les hautes Cévennes ont manifesté, ce vendredi, leur attachement aux services publics restants dans leurs reliefs. En soulignant les menaces qui pèsent constamment et les quelques satisfactions. 

Parmi les étapes inquiètes du comité, une satisfaction : le maintien du nombre de gendarmes à Génolhac • François Desmeures

Créé en 2001, réactivé en 2014 par l'annonce de fermeture des bureaux du Trésor public, le Comité de défense des services publics et des usagers dans les hautes Cévennes s'est rassemblé, ce vendredi matin, devant divers services publics de Génolhac et Chamborigaud. Face aux "attaques qui ont repris", le comité a fait le bilan et constate que si le territoire a été touché par une première vague d'atteinte aux services, il l'a été "parmi les derniers", relève André Joffart, vice-président du comité. "Mais, par exemple, sur Illiwap, on apprend ce matin que la Poste de Génolhac sera fermée le 18 janvier, parce que l'agent doit aller à La Grand-Combe, alors qu'il y a marché dans les deux communes le samedi matin"

La Poste est le premier point noir dans le tableaux des services publics restants, estime le comité. Qui naviguait, ce vendredi, entre Génohac et Chamborigaud, deux communes qui ont conservé un bureau de Poste de plein exercice - même si les horaires ont été réduits - parce que leur maire respectif s'est opposé à la création d'une agence postale communale. "L'alerte a été émise en juin, à la suite de la commision départementale sur la présence postale", explique André Joffart. Le comité ne nie pas une baisse de l'activité courrier mais souligne les nombreuses autres missions de la Poste, dont celle d'assurer la gestion de compte courant des personnes les moins fortunées. Selon le comité, une centaine de bureau de poste ou agence postale seraient menacés dans le Gard. La lutte est d'autant plus symbolique, pour le comité, qu'il a lui-même été créé à la suite d'une menace de fermeture de la Poste de Génolhac, le samedi matin. Alors que celle de Concoules fermait.

La gare de Génolhac • François Desmeures

Les irrégularités de la ligne ferroviaire sont une autre source d'inquiétude pour le comité. "La baisse de l'offre et la modification des horaires de train du martin, qu'on n'a toujours pas compris." Un train qui servait, notamment, à emmener les travailleurs de l'ESAT la Cézarenque vers Concoules. "On ne va pas baisser les bras, poursuit un cheminoit membre du comité. On se voit le 16 avec le comité et le syndicat pour avoir plus de poids et obtenir des explications concernant les gares. On parle de service public alors qu'on voit bien que le premier critère, c'est la rentabilité." Les gares recevaient environ 30 circulations par jour en 2006, plutôt "autour de 17 ou 18" à l'heure actuelle. À Chamborigaud, deux trains "ne s'arrêtent même pas" dans la journée. Le comité évalue même la possibilité de rouvrir la gare de Ponteils-et-Brésis et rêve d'un pôle d'échange multimodal sur place, pour desservir le centre hospitalier et les villages isolés alentour. Ils pensent aussi que le fret aurait une place à jouer, notament pour le transfert de troncs, alors que les routes sont abîmées par "les camions et les grumiers, de 45 ou 50 tonnes. On porte des idées de proposition de développement."

Les écoles inquiètent également les adhérents du comité, alors que la démographie scolaire baisse globalement, même si Chamborigaud fait figure d'exception en la matière. Le nombre d'écoles est important autour des différentes villages (en comptabilisant les village de Lozère à proximité, comme Vialas), et "la génération des moins de 40 ans qui arrive n'a pas le même attachement au village", constate Émile Corbier, maire de Chamborigaud. Des dérogations sont souvent demandées pour inscrire ses enfants sur le parcours professionnel des parents, et plus forcément au village de résidence. En revanche, le nombre de collèges alentour satisfait le comité mais la démograhie scolaire laisse tout de même planer une menace, le collège de Génolhac n'atteignant pas les 100 élèves. 

Le centre hospitalier de Ponteils-et-Brésis • François Desmeures

Enfin, la désertification médicale reste un sujet prégnant, et ce même si le centre hospitalier de Ponteils tend à trouver de nouvelles activités. "La situation est fragile mais reste déterminante", enfonce André Joffart. Et notamment parce que la population vieillit. Sur ce sujet, le comité attend des annonces du centre hospitalier, notamment concernant le service envisagé, qui s'occuperait des travailleurs handicapés vieillissants.  

François Desmeures

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