CULTURE Pierre-Emmanuel Barré fait son Come Back à Paloma

Pierre-Emmanuel Barré
- Photo Yannick PonsCe samedi 19 avril, Pierre-Emmanuel Barré faisait son Come Back devant le public nîmois, sur la scène de la graaaaande salle de Paloma, transformée en Nîmes Comedy Club.
« Est-ce que je pue les pieds, parce que je reste droit dans mes bottes ? »
Le chroniqueur de Radio Nova égratigne un peu tout le monde, les vieux, les journalistes, Macron, Bigard, Dieudonné, Pierre Niney, l’abbé Pierre, lui-même, mais aussi Victor Hugo. « Entre 1831 et 1833, il a écrit huit bouquins, Victor Hugo. Les gens qui écrivent autant, soit ils n’ont pas d’enfants, soit ils ne s’en occupent pas. Et d'ailleurs, la fille de Victor Hugo est morte noyée. C'est bien beau d'écrire des poèmes à sa fille, parfois, c'est mieux de prendre le temps de lui mettre des brassards. »
Break
Ça grince fort et ça passe. L’humoriste adopte une scénographie épurée et minimaliste qui permet au spectateur d’apprécier sa performance, bureau, micro, fauteuil et porte-manteau en décor minimaliste. Et puis un écran sur lequel sont projetés les moments téléphoniques et internet, ultraconnecté le nouveau PEB.
Le spectacle se déroule en 2031, au moment où l'artiste, devenu has been, tente un retour sur scène après un break. Après avoir claqué la porte de France Inter, France 5, Europe 1 et même de Gulli… L'humoriste qui s’est coincé la bite dans le pot d’échappement d’une Twingo, et pas d'un Kangoo, est de retour sur scène après un long break.
« Alors, vous avez peut-être entendu ces derniers temps dans les médias comme quoi, j'étais une merde. Comme quoi, je puais des pieds. Comme quoi, j'étais fini », lance l’humoriste, avant de continuer : « Ça, il faut savoir que c'est parce que les médias ont horreurs du vide. Dès qu'on prend un peu de recul pour se recentrer, dès qu'on décide de faire un petit break, ça y est, pour eux, on n'existe plus. Il faut du contenu, du contenu, du contenu. »
Nîmes Comedy Club
Si le break a été brutal, l’écriture du texte de son retour est un peu compliquée pour notre héros. Entre le stream avec sa « commu » de 10 personnes qui part en vrille dans le chat' et les factimes avec son producteur, la tâche apparaît particulèrement complexe.
Là, sur les planches du Nîmes Comedy Club, il reste figé, comme cloué au sol. Le texte s’est envolé, son regard se perd sur ses chaussures, il balbutie, comme Albert Dupontel dans le sketch du baccalauréat. Alors, il tente tout, même de fourrer son bras dans le cul d’une girafe en peluche façon Jeff Panacloc.
Rien ne fonctionne, mais le public Nîmois apprécie la performance et les punchlines de Pierre-Emmanuel Barré qui fusent jusqu'aux balcons : « L'humour, c'est comme l'arrabiata, si ça ne pique pas, c'est du ketchup. Parce que l'humour ça doit faire bouger les lignes, l'humour ça doit changer les choses », martèle l'humoriste.
L’artiste, Cévenol d’adoption, trash et engagé, intègre et déterminé, nous fait du bien. Le sale gosse et son co-auteur Arsen appuient là où ça fait mal pour ceux qui ne sont pas là, et là où ça fait rire pour ceux qui sont présents. Les types comme lui, ça ne périme jamais, et heureusement. PEB signe là un Come Back qui pourrait durer plus longtemps qu’un débat sur la retraite.
Le 2 août, il revient dans le Gard, chez lui, à Anduze, pour le festival d’humour et de musique Lol & Lalala, qu’il a créé avec sa compagne et qu’il coprésente avec Aymeric Lompret. Vivement l'été !
>> Retrouvez ici l'interview zébresque de Pierre-Emmanuel Barré avant le spectacle