Publié il y a 16 jours - Mise à jour le 10.12.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 329 fois

ÉDITORIAL De la guéguerre stérile à la responsabilité politique

Emmanuel Macron

Le président de la République dans la cour de l'Élysée

- Photo MaxPPP

Offrir un peu d'air pour les trois prochains années...

Pendant ce temps-là, les Français ne savent plus à quel Saint se vouer. Emmanuel Macron procrastine pourtant de nouveau pour trouver chaussure à son pied à Matignon. Après la censure votée par l’extrême droite et la gauche, la semaine dernière, qui a mis fin au gouvernement de Michel Barnier, la situation est bloquée. Pas de budget voté, des mesures annoncées retardées. Pour le bonheur des grandes entreprises et des plus aisés qui voient la contribution exceptionnelle annulée. Les collectivités territoriales qui devaient faire avec une coupe de leur budget. Et les retraités qui vont bénéficier du coup de pouce lié à l'inflation. Dans le même temps, pour le malheur des agriculteurs qui vont devoir attendre encore malgré leur situation catastrophique. Et une bonne partie des Français qui verront leur impôt automatiquement augmenté. Mais à qui profite le crime ? Les spécialistes politiques en sont convaincus : les modérés sortent renforcés de la séquence. Le Rassemblement national au contraire subit déjà la contrariété du pays. En réalité, personne n'en sait fichtrement rien. Il semble bien, à voir l'état des débats à l'Assemblée nationale, que les citoyens sont dépités par ce spectacle politique dramatique. Et à coup sûr, auront envie de le faire payer tôt ou tard à certains. Mais à qui ? Pas sûr que ce soit aux amis de la famille Le Pen à qui l'on pardonne tout. Il suffit de voir le peu d'émotion suscité par les constatations du tribunal sur le « système organisé » de détournement d’argent public mis en place par le RN dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Tout le monde s'est davantage ému des réquisitions du parquet contre Marine le Pen. Cinq ans de prison, dont deux ans ferme, et cinq ans d’inéligibilité, assortis d’une exécution provisoire qui l’empêcherait de se présenter à la présidentielle en 2027. Tout porte donc à croire qu'une nouvelle dissolution l'été prochain pourrait offrir enfin une majorité sur un plateau à l'extrême-droite au palais Bourbon. Sauf si par miracle, ce mardi après-midi, à l'Élysée, les ténors des différents partis politiques de l'arc républicain réussissent à sortir de leur guéguerre stérile habituelle pour agir en responsabilité. Et offrir un peu d'air pour les trois prochains années...

Abdel Samari

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