Est-ce qu'il en fait trop ? Est-ce que le président de la République joue avec la peur pour reconquérir le cœur des Français ? C'est en quelque sorte le message véhiculé depuis plusieurs jours par l'extrême-gauche et l'extrême-droite ainsi que certains médias en particulier, ceux de la galaxie Bolloré. Alors réalité ou fiction ? D'abord, il est vrai que la situation tendue au niveau international favorise le chef des armées. Les derniers sondages le montrent : Emmanuel Macron a retrouvé des couleurs. Jusqu'à sept points de plus gagnés en un mois. Faute de pouvoir peser sur les enjeux nationaux, le président est omniprésent face aux bouleversements du monde et alerte sur les conséquences possibles du changement de position des Américains. Est-ce qu'il a tort ? Bien entendu que non. Et les Français semblent lui donner raison à ce stade. D'ailleurs, même une bonne partie des oppositions sont alignées sur ses positions. Le Parti socialiste et même les Écologistes reconnaissent les engagements du président. Il n'y a, à ce stade, comme d'habitude, que les extrêmes, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Marine Le Pen (RN) pour prendre leur distance avec l'unité nationale nécessaire en pareille circonstance. Comment nier qu'il y a une sérieuse menace Russe ? L'envahissement de l'Ukraine devrait suffire pourtant. Dans son allocution il y a quelques jours, le chef de l'État a rappelé "l'agressivité" de Vladimir Poutine "dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans." Il a enchaîné en précisant les manipulations lors des élections en Roumanie, en Moldavie. Enfin, comment passer sous silence les cyberattaques qui ont paralysé nos hôpitaux ? Sans compter les opérations de déstabilisation de l'opinion, en particulier sur les réseaux sociaux après avoir lancé une chaîne de télévision russe en France. Fermée depuis. Le danger nous oblige donc à ne pas rester les bras croisés. Mais à ne pas agir seul non plus. Emmanuel Macron n'a pas toutes les cartes en main, mais son leadership et sa volonté d'agir sont une bonne nouvelle pour l'Europe. Comme hier mardi où les chefs d’état-major d'une trentaine de pays, se sont réunis à Paris, pour la présentation du plan franco-britannique de déploiement militaire européen pour garantir le cessez-le-feu en Ukraine. On le voit encore une fois : il y a ceux qui commentent. Et ceux qui agissent...