JUSTICE Condamné à 10 ans de réclusion dans l'affaire Pelicot il demande sa libération

©PHOTOPQR/LE DAUPHINE/Christophe Agostinis ; Avignon ; 19/12/2024 Procès des viols de Mazan. Le verdict. Déclaration de Gisèle Pelicot.
- PHOTOPQR/LE DAUPHINE/MAXPPPUn homme condamné dans le procès de Mazan a réclamé ce mercredi matin son contrôle judiciaire ou son placement dans un régime de surveillance à domicile sous bracelet électronique...
Karim, 40 ans, a été condamné par la cour criminelle départementale du Vaucluse le 19 décembre dernier à 10 ans de réclusion criminelle pour "viol aggravé" et "détention d’images pédopornographiques". Le parquet avait requis 14 ans à son encontre. Un homme qui a fait appel de cette décision de première instance et qui doit se retrouver avec 8 autres accusés devant la cour d'Assises du Gard qui va siéger en appel en octobre 2025.
" Ma vie est en danger en prison, je ne peux pas aller à l'infirmerie de peur de croiser des détenus qui sont tous au courant de notre affaire. Un co-accusé a déjà été attaqué", souligne dans le box de la cour d'appel de Nîmes un des cinquante condamnés du procès de Mazan qui demande sa libération. "Depuis 4 ans je vis un cauchemar. J'ai commis une grave erreur j'en suis conscient et je vais devoir vivre toute ma vie avec ça", ajoute Karim qui était informaticien au moment de son interpellation en avril 2021.
Un quadragénaire qui veut retrouver Marseille où il serait hébergé chez sa mère et sa liberté en attendant l'appel d'octobre prochain. Un homme qui a été condamné pour le viol de Gisèle Pelicot dans la nuit du 20 au 21 juin 2020. Le mis en cause qui a beaucoup varié dans ses déclarations a indiqué dans un premier temps de l'enquête qu'il n'était pour rien dans ce viol... Puis ensuite face au visionnage des abus sexuels filmés "il a expliqué qu'il s'agissait d'un scénario de couple", résume le président de la cour d'Appel de Nîmes, Christophe Teissier, qui doit examiner avec ses assesseurs ce premier dossier de demande de remise en liberté effectué dans l'affaire Pelicot après le verdic du 19 décembre à Avignon. Mais dans un échange téléphonique avec le mari de la victime également condamné dans ce dossier criminel, "il s'inquiète que la victime Gisèle Pélico se reveille" après avoir été droguée par son mari. Un condamné qui de plus a été sanctionné pour de la détention d'images à caractère pédopornographique.
"Il a un casier judiciaire vierge jusqu'à cette affaire et il a une fragilité psychologique et psychiatrique qui est relevée en procédure", plaide le conseil de Karim, Maître Rousseau. "De plus, il ne fait pas parti du haut du spectre dans ce dossier qui a certes généré une très vive émotion, mais lui n'est la cible de rien" poursuit l'avocat marseillais. Son client a comparu libre avant le premier procès "et le contrôle judiciaire c'est très bien passé donc je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas imaginer un autre contrôle judiciaire", enchaîne le pénaliste.
Pour l'avocat général Dominique Sié le son de cloche est très différent et Karim doit rester incarcéré. L'avocat général s'interroge : "Je ne sais pas pourquoi il a fait appel, est-ce qu’il conteste la culpabilité, le quantum de la peine " ? Le représentant du ministère public évoque notamment un "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public". "Il faut également éviter le renouvellement de l'infraction à caractère sexuel", poursuit l'avocat général.
La cour d'appel de Nîmes rendra sa décision sur l'éventuelle libération de cet homme dès jeudi 13 mars...