Publié il y a 4 h - Mise à jour le 07.10.2024 - Tony Duret - 2 min  - vu 317 fois

ÉDITORIAL En France, ne soyez pas trop exemplaire

Ce manque de discernement entre ceux qui mériteraient de rester et ceux qui devraient partir est vraiment sidérant.

Ceux qui, parmi vous, se procureront le prochain numéro d’Objectif Gard le magazine qui sortira en kiosques le mardi 15 octobre découvriront l’incroyable histoire de Walid. Ce jeune homme, Marocain d’origine, a fui une Ukraine en guerre alors qu’il y était étudiant en pharmacie. Walid choisit alors de venir en France, à Nîmes plus précisément où vit une partie de sa famille. Quelques mois à peine après son arrivée, il se rend à la mosquée de Pissevin en toute innocence, ne connaissant pas la sinistre réputation de ce quartier nîmois. Nous sommes un soir d’octobre 2022. Hélas, il croise la route d’un individu armé qui le prend pour un autre homme. Sans le moindre mot, sans même un échange, alors qu’il tourne le dos à son agresseur, il reçoit une balle dans le cou. Walid est très gravement blessé. Il passera deux jours en réanimation et près d’un mois à l’hôpital. « Je suis conscient d’être un miraculé. Je pouvais mourir ou être handicapé à vie », témoigne-t-il aujourd’hui. Depuis cette terrible agression, le jeune homme ne s’est pas tourné les pouces : il a poursuivi ses études en pharmacie en distanciel avec l’Ukraine, chaque jour, pendant deux ans. En juin dernier, c’est la consécration : il décroche son diplôme. Walid aimerait désormais exercer son nouveau métier en France. « Mais pour cela, j’ai besoin de papier et la préfecture vient de me les refuser », indique-t-il dans nos colonnes. Au regard de l’actualité, des obligations de quitter le territoire français (OQTF) non respectées, du laxisme de l’époque, des faits divers quotidiens, il est toujours surprenant de constater qu’un jeune homme qui travaille, qui se bat, qui aurait de bonnes raisons d’en vouloir à la France et qui choisit quand même d’y construire sa vie, se voit refuser d’y travailler. On repense à Charly Epoh, ce nageur camerounais qui avait rencontré les plus grandes difficultés avec la préfecture gardoise pour participer aux Jeux Olympiques (relire ici). Ce manque de discernement entre ceux qui mériteraient de rester et ceux qui devraient partir est vraiment sidérant.

Tony Duret

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