« Je pense nous avons montré les dents, nous avons fait peur. Dommage… Nous n’avons pas tenu. Une semaine de plus et je suis sûr que nous aurions obtenu tout ce que nous demandions. Et nous ne demandions pas trop, juste le minimum… » explique un jeune agriculteur qui a dû stopper le mouvement de grève de 2024 pour assurer le travail à l’exploitation.

Pourtant, un an après, les promesses engagées par les anciens gouvernements ne sont pas tenues même s’il y a deux jours, le Sénat votait la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur.

Rappelez-vous, il y a un an la France était en émoi et voyait des tracteurs bloquer les zones commerciales, barrer les axes autoroutiers, manifester devant les établissements d’État. Un an plus tard, l’agriculture ne veut pas retomber dans le silence. Sa faible voix est encore audible.

« Nous sommes, réellement, au bout du bout. La trésorerie ? Nous piochons dedans depuis des lustres et déjà qu’elle n’était pas grosse… Là ça devient vraiment compliqué ! Nous sommes obligés de vivre à l’ancienne dans un monde moderne qui nous crache à la gueule. Les gens consomment mal, ils veulent manger sain et local, mais ils n’achètent pas nos produits… Nous sommes davantage que des agriculteurs, nous vous nourrissons et nous entretenons nos paysages, notre territoire. »

On marche sur la tête. C’était le slogan des agriculteurs l’année dernière. Le temps passe vite, les mauvaises situations, moins.

« Afin de célébrer la date anniversaire du blocage de l’A9, il y a tout juste un an…. nous vous invitons avec les membres des conseils d’administration FDSEA/JA à participer à une commémoration à notre manière… » évoquait un mail commun de la Fédération de Syndicats d’Exploitations Agricoles du Gard et des Jeunes Agriculteurs gardois.

Dans le même temps, le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire rappelle qu’ont lieu les élections générales des membres des chambres d'agriculture, jusqu’au 31 janvier. Ce scrutin constitue une séquence cruciale pour assurer la représentation des intérêts agricoles et le développement des territoires ruraux.

Dirigée par des membres élus pour un mandat de six ans, la liste élue représente une voix essentielle pour les exploitants agricoles, les salariés de la filière, ou les groupements professionnels.

Mais, les agriculteurs ont-ils perdu la foi en la politique ? En effet, dans le Gard la participation, au 28 janvier dernier, était de 15,51 % sur les 26 909 électeurs…