Publié il y a 18 h - Mise à jour le 29.01.2025 - Lïana Delgado - 3 min  - vu 1261 fois

JUSTICE Près de 144g de cocaïne et 1,8 kg de cannabis retrouvés chez un couple

Photo d'illustration.

Une jeune fille de 20 ans et son conjoint de 39 ans ont comparu au tribunal ce mercredi. Ils sont suspectés d’être des trafiquants de drogue pour le réseau bagnolais.

Le 27 janvier 2025, aux alentours de 15 heures, des agents de la police nationale procèdent à une opération anti-drogue à Bagnols-sur-Cèze. Leur chien marque devant un logement en particulier. Une jeune femme ouvre la porte. Spontanément, elle avoue être consommatrice et remet sa consommation personnelle aux policiers. Dans un sac appartenant à son conjoint, une dizaine de blocs de résine de cannabis sont trouvés. Et dans ses vestes, 4 300 € en petites coupures et 400 € en pièces sont découverts.

La jeune femme est placée en garde à vue. Son conjoint de 39 ans est, lui, interpellé sur son lieu de travail. Une deuxième perquisition est réalisée et 143,83 grammes de cocaïne sont saisis... Pour ne rien arranger, le couple est déjà connu des autorités. Le 6 novembre 2023, la jeune fille avait été condamnée à un an de prison, dont six mois avec un bracelet électronique, pour offre, cession et détention de stupéfiant. Elle vendait de la drogue pour son compagnon. Lui avait écopé de 13 mois de prison ferme et d’une interdiction de se rendre à Bagnols-sur-Cèze. À sa sortie de détention, le couple s’est remis ensemble.

Ce mercredi 29 janvier, le couple comparait devant le tribunal correctionnel de Nîmes. “Il était prévu que je mette mon bracelet électronique le 11 février 2025. Je n'attendais que ça pour ensuite tourner la page avec la Justice ! Je comptais partir faire une licence internationale en Espagne”, explique la jeune fille de 20 ans, diplômée d'un BTS en management. Elle reprend en sanglotant : “Malheureusement, après son incarcération, je lui ai donné une seconde chance. Il a arrêté de prendre de la cocaïne, de boire de l’alcool, et il a trouvé un emploi. J'ai fait une grave erreur, car je suis devant vous aujourd’hui. Je vous assure que je ne savais pas qu’il trafiquait, encore moins que j’avais tout ça chez moi”.

Le prévenu de 39 ans explique avoir été victime de pressions et de menaces par les gérants du réseau pour qui il travaillait anciennement. “Je devais payer des dettes, alors je n’ai pas eu d’autre choix que de faire la nourrice. Je cachais tout à ma copine, car si elle l’apprenait, elle allait me virer. Je dissimulais tout dans mes affaires à son insu. On travaillait tous les deux donc quand elle voyait de l’argent, elle ne se doutait pas que ça venait du réseau. Elle est jeune, j’ai profité de sa naïveté”, reconnaît le délinquant. Ce dernier a 14 mentions à son casier judiciaire.

Adelaïde Galtier, procureure de la République, requiert : “Un trafic est mis en œuvre à partir de ce domicile. Ce ne sont pas de simples nourrices. Cette jeune femme connaît le passé de monsieur, pourtant elle l'a accepté chez elle. Évidemment, elle fait de la peine, car elle s’est certainement fait manipuler par cet homme de 39 ans. Je demande deux ans de prison avec mandat de dépôt à l’audience, l’interdiction de séjour dans le Gard pendant cinq ans et une amende de 5 000 euros. Lui a une personnalité très inquiétante. Pour la gravité des faits, je demande huit ans de prison, une interdiction de séjour dans le Gard durant cinq ans et 10 000 euros d’amendes”.

Maître Benezech plaide pour les prévenus : “Je souhaite revenir sur un point. Des policiers qui sont allés faire des contrôles d’identités dans la rue se sont retrouvés chez ma cliente, dans son appartement, qui est un lieu privé. La Justice ne devrait pas l’accepter. Madame est totalement honnête. Elle donne à la police ce qu’elle pense être l'entièreté des stupéfiants qu’elle possédait. Elle ne savait pas ce qu'il se trafiquait chez elle. Cette jeune femme est sensible, je ne pense pas que la prison soit adaptée pour elle. D’un autre côté, monsieur est en CDI à plein temps. Comment voulez-vous qu’il soit actif dans le trafic de stupéfiant ?”.

La jeune fille de 20 ans a été condamnée à un an de prison ferme, le tribunal a prononcé un mandat de dépôt à l’audience. Le prévenu de 39 ans a écopé de six ans de prison, avec la révocation de ses 18 mois de sursis probatoire, une interdiction du Gard pendant cinq ans et la confiscation des scellés.

Lïana Delgado

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