La fausse alerte à la bombe est le nouvel amusement de quelques abrutis qui mettent sous pression l'ensemble des autorités et établissements concernés. Ils ne se rendent même pas compte que cela provoque forcément de nombreux désagréments et alimente de façon irrationnelle l'ambiance pesante qui s'est installée dans le pays. Encore hier, des aéroports évacués, des collèges ou lycées confinés, le château de Versailles concerné, etc. Des menaces de faux attentats qui se multiplient depuis plusieurs jours en France, en particulier depuis l’attaque qui a coûté la vie au professeur Dominique Bernard, à Arras. Le ministre de l'Intérieur, sur les dents, a annoncé que toutes les personnes pensant que ces canulars étaient de bons goûts feraient l'objet de poursuite. Il y a déjà une vingtaine de personnes interpellées depuis deux jours. Mais que peut-il se passer par la tête de ces personnes ? Souvent mineures. Qui n'ont rien de mieux à faire apparemment... Alors qu'il suffirait de sortir de leur quotidien et d'ouvrir quelques bouquins pour mieux comprendre à la fois le conflit au Proche-Orient et les cicatrices encore vives des attentats, les vrais, que notre pays a dû affronter ces dix dernières années. Peut-être que la responsabilité est multiple. Il y a bien au moins une cause qui déclenche, chez certains individus, la volonté de prendre un téléphone et d'appeler un lieu en France pour créer la panique. Probablement du domaine psychologique. La conséquence peut-être de la trop forte exposition aux images du monde qui ne va pas très bien. Des vidéos, des clichés facilement accessibles sur n'importe quel appareil mobile et surtout sur les réseaux sociaux. La faute aussi aux parents, aux amis, à l'entourage qui ne raisonnent pas, qui ne discutent plus, qui ne s'alarment plus de la moindre gravité des actes. Il faut dire aussi que ceux qui doivent montrer l'exemple ne sont pas toujours exemplaires. Les débats interminables sur tous les écrans et postes de radio sur les responsabilités d'une catégorie de Français sur des conflits à l'autre bout du monde. Des artistes, sportifs qui osent prendre la parole pour défendre une cause par intérêt souvent lucratif. Et de l'exécutif qui ne prend pas la mesure de l'impact de la multiplication des crises sociales, économiques, démocratiques, internationales, médicales, etc sur les citoyens. En ces temps si incertains, rappelons-nous ces mots de Voltaire : "Le courage n'est pas une vertu, mais une qualité commune aux scélérats et aux grands hommes."