Publié il y a 16 jours - Mise à jour le 08.11.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 292 fois

ÉDITORIAL Interdiction des corridas aux mineurs : le « non, mais » du Sénat

Corrida de Garcigrande pour Sébastien Castella, Andrés Roca Rey et El Rafi (Photo Anthony Maurin)
Photo Anthony Maurin

Les raisons du rejet en commission ne sont absolument pas en lien avec l'interdiction des spectacles taurins pour les mineurs, mais davantage en rapport avec la sanction disproportionnée que le projet de loi anticipe.

Le Sénat a examiné mercredi, en commission, la proposition de loi visant à interdire la corrida et les combats de coqs en présence de mineurs de moins de 16 ans. Porté par les sénateurs Renaissance et LR, le texte a été rejeté. Pour autant, il arrivera en hémicycle dans une semaine, jeudi prochain précisément. Pour être débattu sur le fond. Avec de sérieux arguments. Pour défendre cette nouvelle proposition de loi, les sénateurs évoquent la psychologie de l’enfant et le traumatisme, par exemple, que peut générer le fait d’assister à des scènes violentes et la mort d'un animal sous les applaudissements d’adultes. En tout état de cause, les raisons du rejet en commission ne sont absolument pas en lien avec l'interdiction des spectacles taurins pour les mineurs, mais davantage en rapport avec la sanction disproportionnée que le projet de loi anticipe. En effet, condamner jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende les parents qui emmèneraient leur enfant à une corrida, il y a très clairement une exagération de la peine. Le sénateur Les Républicains Laurent Burgoa, contacté par notre rédaction, reste donc extrêmement prudent à ce stade. Et ne veut pas vendre la peau de l'ours avant l'heure. Car le principal danger, selon le Nîmois, d'un vote favorable de ce texte au Palais du Luxembourg, c'est son arrivée au Palais Bourbon ! "Avec le chaudron particulier de l'Assemblée nationale, nous ne sommes pas à l'abri d'une adoption du texte." Dans la foulée, toujours selon le sénateur, il y a un risque de s'attaquer à la chasse accompagnée et, demain, aux courses camarguaises et landaises. Vrai ou faux ? Difficile de le savoir. Mais les attaques répétées contre la corrida finiront indéniablement par porter leurs fruits. Nos traditions interdites partout en France, sauf dans nos régions, sont plus que jamais en sursis...

Abdel Samari

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