ÉDITORIAL La pagaille ou la raison : le cas de conscience des députés modérés
Un petit trou de souris. Celui de l'union des groupes parlementaires modérés à l'Assemblée nationale.
Nous y sommes ou presque. Demain mercredi, si le vote de la motion de censure a bien lieu à l'Assemblée nationale, Michel Barnier, le Premier ministre, quittera Matignon. Plus d'équipe gouvernementale pour lui. Plus de budget pour la France. Temporairement certes. Mais il va falloir relancer la navette de l'Assemblée une fois qu'un nouveau chef sera nommé. Par le président de la République. Qui a quitté la France pour une visite d'État de trois jours en Arabie saoudite. Loin du tumulte. Il aura quelques heures d'avion au retour pour réfléchir au scénario d'après. Il n'a pas beaucoup d'option devant lui. La démission ? Cela semble impossible vu l'orgueil et les certitudes politiques qui animent le chef de l'État. Nommé une personnalité d'État comme l'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur sous François Hollande, Bernard Cazeneuve ? Certainement par désespoir de cause, car Emmanuel Macron n'avait aucunement l'intention de se taper un ancien collègue de bureau. Reste la possibilité de remettre une pièce sur Michel Barnier, le négociateur en chef à l'Europe il y a quelques années qui a échoué lamentablement à cet exercice national. Enfin, mais y a peu de chance qu'ils acceptent vu l'état de l'Assemblée nationale : un député du Rassemblement national. Qui serait bien à mal de nous montrer comment il peut réussir le pari de la négociation transpartisane ? Reste enfin une toute petite solution. Un petit trou de souris. Celui de l'union des groupes parlementaires modérés à l'Assemblée nationale. Une union de raison et de responsabilité pour nous sortir de la torpeur politique qui a bien trop duré. Si les groupes Socialistes et apparenté (66 députés), Écologiste et Social (38 députés), Gauche démocrate et républicaine (17 députés), Ensemble pour la République (99 députés), Les Démocrates (36 députés), Horizons & Indépendants (31 députés), La droite républicaine (47 députés) et même Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (21 députés) ainsi que les non-inscrits (8 députés) s'unissent, fini la chienlit. Fini la pagaille et fini les extrêmes de tous bords. On va enfin passer aux choses sérieuses et travailler pour la France pour les trois ans à venir avant la prochaine présidentielle. Chiche ?