Dimanche dernier, le député UDR de la 5e circonscription du Gard, Alexandre Allegret-Pilot, a inauguré sa permanence au Centr'Alès, permettant d'accueillir les administrés qui le souhaitent. Si le fait d'avoir un point d'accueil fixe est plutôt courant, comme le font également Yoann Gillet (1e circonscription) et Sylvie Josserand (6e circonscription), d'autres font le choix de se déplacer de communes en communes, comme c'est le cas de Pierre Meurin.

Le député de la quatrième circonscription se rendra à Vézénobres ce vendredi après-midi de 14h à 17h, où il recevra les habitants sans rendez-vous pour parler de tous les sujets. Sébastien Ombras, premier édile, ne partage pas ses idées, mais met en avant sa légitimité démocratique : "Cela ne me dérange pas. Il a été élu démocratiquement député, mais ça ne veut pas dire que je le soutiens", explique-t-il. "Que ce soit moi ou mon prédécesseur, on a toujours accueilli les députés, peu importe le parti. C'est tout simplement du respect pour les électeurs", ajoute-t-il.

D'autres maires partagent le point de vue de Sébastien Ombras. Tout d'abord Christian Teissier, maire de la commune voisine de Méjannes-les-Alès, pourtant de sensibilité de Gauche, même si sa liste est sans étiquette : "Je vous avoue que ça mérite réflexion, mais je pense que j'aurais fait pareil, sachant qu'il a été élu. J'ai toujours été honnête avec lui, il a été élu légalement mais nous sommes totalement opposés politiquement".

Même constat pour Jean-Michel Perret, maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, qui l'avait déjà accueilli en mairie l'année dernière. Pour Philippe Ribot, premier édile de Saint-Privat-des-Vieux, même réponse : "J'aurais accepté aussi comme je l'ai toujours fait pour tous les parlementaires quelles que soient leurs obédiences politiques".

Vision opposée

Si la majorité des maires interrogés semblent être globalement sur la même ligne, ce n'est pas le cas de tous. Le maire de Saint-Martin-de-Valgalgues, Claude Cerpedès, mène tout simplement la politique du zéro contact avec Pierre Meurin depuis son élection en 2022. "Je n'ai rien à lui dire. Le RN est complètement antinomique avec ma façon de penser", déclarait-il cet été. Recevoir Pierre Meurin serait "participer à la dédiabolisation du Rassemblement national", comme il l'ajoute. Pour rappel, sa commune avait placé l'actuel député en première place au premier tour l'été dernier, avec 41,02 % de suffrages.

Le clan du député affirme que ce rendez-vous avec les habitants n'a rien de politique : "On voulait reprendre les permanences itinérantes. Il n'y aura aucun logo RN, Pierre Meurin est député de la circonscription, pour les habitants. Les communes y voient souvent comme un avantage, pour aider les gens à faire avancer leurs problématiques, ce n'est en aucun cas un rencontre à caractère politique", défend Michel Loussouarn, collaborateur parlementaire de Pierre Meurin.