Ce lundi après-midi a viré au drame pour les collégiens et le personnel du collège La Salle à Nîmes. Un adolescent, venu de l'extérieur, a poignardé un élève de 13 ans plusieurs fois dans le dos à la sortie de l'établissement. Après s'y être introduit de force, il finit par en ressortir, poursuivant sa cible dans la rue. Il sera finalement désarmé, permettant à la victime accompagnée d'un parent de trouver refuge au sein du collège. La scène, filmée, a été diffusée sur les réseaux sociaux.

Hier matin, dès 7h30, une cellule d'écoute et d'accompagnement a été mise en place en collaboration avec le Dasen du Gard. La victime, prise en charge par les secours, s'est vue délivrer une ITT de 45 jours. "Le mis en cause était rapidement interpellé par la police et placé en garde à vue du chef de tentative de meurtre et intrusion dans un établissement scolaire avec une arme", déclarait dans un communiqué de presse la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

Quasiment 24 heures après les faits, les parents d'élèves et leurs enfants restent choqués. Le directeur de l'établissement Frédéric Cossin et deux autres personnes de l'établissement, ont surveillé la sortie des élèves, à 15h40 et 16h40. Un communiqué a été distribué pour tenter de faire face à cette situation pas évidente. "On n'a pas eu plus d'absents que d'habitude. La cellule mise en place nous a aidés. Nous sommes encore dans le secret de l'enquête", témoigne le chef d'établissement.

Le choc des parents et des élèves

Peu avant 16h, Sophie Pélanchon attend son enfant pour rentrer à la maison. Mère de deux élèves scolarisés au collège, son métier de psychothérapeute a permis à ses deux adolescents de mieux supporter la situation : "Mes enfants ont vu le début de la scène. Le soir, ils étaient un peu sidérés de ce qu'il s'est passé. Ils se demandaient comment c'était possible que ça arrive dans leur collège", témoigne-t-elle.

La maman souligne de gros problèmes de sécurité dans l'établissement, et à Nîmes plus généralement. "Beaucoup de parents sont inquiets pour leurs enfants, n'importe qui peut rentrer, il n'y a pas de portiques comme au lycée Daudet, même si l'encadrement des équipes éducatives est bienveillant", ajoute-t-elle. L'agression a été évoquée ce matin en cours : "Ça faisait peur, et ça me fait encore peur", témoigne sa fille.

Plus loin, une fille de 4e et un garçon de 3e attendent aux abords du collège. Ils ont été informés de ce qu'il s'était passé par leur groupe de classe. "On n'a pas assisté à la scène, on avait fini plus tôt. C'était un peu stressant de revenir au collège ce matin, et je ne croyais pas trop que ça puisse nous arriver", manifeste la jeune fille qui connaissait la victime de 13 ans. "C'est un garçon très gentil, on se parlait parfois, même si on ne se connaissait pas beaucoup", dévoile-t-elle.

"On paye une école privée pour que ça se passe mieux qu'ailleurs"

La grand-mère d'un autre élève les rejoint. "Dans quelle époque on vit ? Je suis choquée de voir que ça se passe dans un établissement privé", s'exclame-t-elle. Une autre dame, dont le fils est scolarisé à l'école élémentaire Charles-Martel, a aussi souhaité témoigner : "Mon enfant est en CM1, j'envisage de l'inscrire au collège Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle. Mais on paye une école privée pour que ça se passe mieux qu'ailleurs. On paye très cher pour que ce genre d'événement n'arrive pas. Maintenant, il y a un manque de sécurité dans le privé", fustige-t-elle. La situation pourrait lui faire changer ses plans...