FAIT DU JOUR Renouvellement urbain à Alès : un point d'étape, des travaux à venir et des satisfactions partagées
Le comité de pilotage de la deuxième phase - dite nouvelle - du renouvellement urbain à Alès et son agglo a constaté que les travaux avancent rapidement, ce qu'ont convenu les nombreux acteurs autour de la table, ce mercredi, dans les locaux de l'Atome. De nombreux chantiers seront engagés en 2025, que ce soit aux Prés-Saint-Jean, au faubourg du Soleil ou à Rochebelle. Les blocages techniques, comme l'acquisition de parcelles pour démolition, sont désormais peu nombreux.
Pas facile, sans doute, de caler la date d'une réunion quand, en dehors du maire d'Alès et du président d'Alès Agglo, il est prévu d'inviter le directeur départemental des territoires et de la mer, les responsables des bailleurs sociaux Logis cévenols et Un toit pour tous, le conseiller départemental en charge de l'habitat et du logement, ou encore une responsable de l'Établissement public foncier régional. Mais la réunion valait le détour et les sommes engagées méritent que participent les hauts responsables, avec près de 179,67 millions d'euros de crédits.
Il s'agissait, ce mercredi, de faire un point d'étape et de supprimer les éventuels blocages des différents projets de rénovation ou programmes de destruction. Un travail qui pouvait commencer par un moment de satisfaction, énoncé par le maire d'Alès, Max Roustan : "À Alès, on a toujours été en avance sur l'ANRU (agence national de renouvellement urbain, NDLR). Je crois que, pour l'ANRU 2, on va encore plus vite." Au final, 520 logements doivent être démolis au cours du programme, 275 logements sociaux reconstitués, 871 requalifiés et 677 autres logements résidentialisés.
Chantier symbolique proche du centre-ville, la Grand-Rue Jean-Moulin sera achevée en 2025. Son aspect a déjà fortement changé : la rue a intégré une nouvelle percée vers les quais, dite "Cazot" et la mise en place de "tournes à gauche", ainsi qu'un important embellissement paysager. "L'objectif est de déplacer les voitures du coeur de ville, explicite Christophe Rivenq. On a fait en sorte qu'il y ait moins de pollution, moins de chaleur et moins de circulation. Je pense que c'est un espace qui fera date", même si le présidsent d'Alès Agglo a regretté "certains espaces encore bétonnés, mais c'est réglementaire, notamment pour les pompiers".
Côté logements de cette même rue, la réhabilitation de 260 logements sociaux de la grande tour du bout de la rue sera achevée en août 2025. Les Santolines, double immeuble du début de rue, vivra une opération de restructuration, avec la transformation des 30 logements T6 actuels, et presque entièrement vides, par 60 logements de type T2. Enfin, aux pieds des immeubles, entre le 21 et le 51 de la Grand-Rue, une résidensialisation sera mise en place au lieu des parkings, offrant des commerces et des logements en rez-de-chaussée. Les travaux courront d'avril à décembre 2025.
La réunion a aussi permis de faire un point sur les équipements publics de proximité, issus d'une réhabilitation, au faubourg de Rochebelle, et d'une création ex nihilo, au faubourg du Soleil. À Rochebelle, la maison réhabilitée accueillera des salles de réunion et un petit parc. Les travaux commenceront au premier semestre 2025 et devraient durer un an et demi environ. Au faubourg du Soleil, l'équipement sera plutôt dédié aux seniors et à la santé. "On se laisse aussi la possibilité d'agrandir l'école, explique Christophe Rivenq, si les nouvelles habitations apportent de jeunes familles". 150 logements doivent étré créés dans le quartier "et nous n'aurons pas de souci à le remplir, puisqu'on va encore accueillir 1 000 habitants de plus l'an prochain".
Le faubourg du Soleil a d'ailleurs donné lieu a la seule contestation de l'après-midi, par la voix de la responsable présente de l'Établissement public foncier d'Occitanie, alors qu'Olivier Boffy, référent ANRU de la ville d'Alès, évoquait les "47 parcelles concernées, dont 38 déjà acquises", les "84 relogements réalisés, 3 en cours, et 11 restants". Pour l'EPF, qui fait l'avance pour les collectivités, "le souhait est de voir les Logis cévenols aller à l'acquisition rapidement. L'EPF a 6,1 millions d'engagés au titre de cette convention, et c'est la première fois qu'on est propriétaire d'un bâti aussi dégradé, avec aussi peu de visibilité". L'EPF souhaite ainsi retirer une éventuelle responsabilité pénale, en cas de problème, sur un bâti déclaré en péril depuis 2017. Christophe Rivenq s'est voulu rassurant.
"Le projet d'ensemble est très intéressant"
Sébastien Ferra, directeur départemental des territoires et de la mer
2025 verra également, par exemple, la démolition partielle d'une tour et de deux entrées, à la barre Sully Prud'homme des Prés-Saint-Jean. Soit sept mois de travaux, à partir de janvier. La réhabilitation de ce qui sera conservé devrait démarrer dans la foulée, l'été prochain, jusqu'à janvier 2027. Le Mont Bouquet, dans le quartier des Cévennes, verra la réhabilitation de 57 logements sociaux, entre le premier trimestre 2025 et le premier de 2026. La réhabiliation des 128 logements sociaux du bâtiment Jean-Baptiste-Dumas, entamée en septembre, s'achèvera en janvier 2026. Pour compenser une perte de logements, des constructions doivent avoir lieu dans d'autres quartiers d'Alès, comme le général Larminat, près des quais (32 logements), dont les travaux commenceront en mars 2025 ; ou 25 logements sociaux, route de Canabias à Rousson (démarrage des travaux au dernier trimestre 2025) ; ou encore 20 autres à Saint-Julien-les-Rosiers, à côté d'un projet de centre de loisirs et d'équipement sportif de la commune.
À Alès, l'ANRU est donc une mosaïque de projets et réalisations, achevées ou en cours, qui vont occuper la cité pendant au moins trois ans encore. Mais c'est aussi une mosaïque d'acteurs, une idée résumée par le directeur départemental des territoires et de la mer, Sébastien Ferra : "Il faut avoir conscience que le projet, qui paraît simple aujourd'hui, est la réussite de "l'équipe projet". Le pilotage en mode projet fonctionne, et le projet d'ensemble est très intéressant." Si l'ANRU ne ramènera pas les belles arches en pierre des ruelles proches du Gardon, détruites dans les années 60, elle tente en tout cas d'aérer un urbanisme qui en avait bien besoin, et de fournir de nouveaux lieux de vie aux habitants. Au-delà des constructions, appréciées ou pas, c'est à l'usure que se mesurera la réussite, ou pas, de ces vastes transformations de quartier.