FAIT DU SOIR À Nîmes, conseil municipal « exceptionnel » : que va-t-il se passer ?

Demain soir à 18 heures, le maire de Nîmes convoque un conseil municipal exceptionnel. Le but : dézinguer tous les élus soutiens de Julien Plantier, ex-Premier adjoint à l’Urbanisme et candidat aux municipales 2026.
En politique, tout peut très vite basculer. Si, en 2020, le maire de Nîmes avait donné les clés de la mairie à Julien Plantier, ce mardi, il entend lui retirer l’ensemble du trousseau. À 18 heures, les 59 élus nîmois sont appelés à siéger pour un « conseil municipal exceptionnel », comme le mentionne l’ordre du jour. Au programme : neuf délibérations actant le retrait des attributions des élus proches de Julien Plantier, qui a annoncé, en janvier, sa candidature aux municipales.
Retrait et redistribution des postes d’adjoints
Le mois dernier, le maire a retiré, par arrêtés, les délégations des adjoints (urbanisme, sports, finances, culture, santé, environnement, tourisme, logement et rénovation urbaine.). En revanche, le retrait de la fonction d’adjoint doit être voté en conseil municipal. La première délibération concerne le retrait des postes d’adjoint de Julien Plantier, Nicolas Rainville, Pascal Gourdel, Sophie Roulle, Dolorès Orlay-Moureau, Pascale Venturini, Xavier Douais, Carole Solana et Olivier Bonné.
À leur place, neuf nouveaux adjoints seront soumis au vote des élus : Franck Proust, Halim Belhaj, Christophe Pio, Tiphaine Leblond, Thierry Procida, Daniel-Jean Valade, Corinne Ponce Casanova, Dominique Lacambra et Christine Tournier Barnier.
Commissions d’appel d’offres, SPL Agate, Culture et Patrimoine…
Ensuite, la composition des commissions sera aussi réactualisée afin, selon le maire, « d’assurer une bonne administration des affaires de la commune ». La commission d’appel d’offres et les jurys de concours étaient auparavant composés de Julien Plantier, Monique Boissière, Aurélie Prohin, Carole Solana et Sylvette Fayet. Qui composera le nouveau casting de cette commission stratégique ? Grand ménage également au sein de la régie Carré d’Art – Musée d’Art Contemporain, où Sophie Roulle et Pascal Gourdel siégeaient.
Quid des sociétés publiques locales ? Sophie Roulle, présidente de la SPL Culture et Patrimoine, ainsi que Pascal Gourdel et Xavier Douais, devraient être évincés. Le nouveau président pourrait être Daniel-Jean Valade, nouvel adjoint à la Culture. Concernant la SPL Agate, les élus Julien Plantier, Pascal Gourdel et Xavier Douais seront donc écartés. Qui remplacera Julien Plantier à la présidence ? Un temps envisagé, Claude de Girardi, en charge du dossier de la rénovation urbaine, ne peut prétendre à cette fonction en raison de son âge, comme l’indique le règlement intérieur de la société.
Un vote à bulletin secret ?
Le scénario se répétera pour la Société d’aménagement du territoire. Sans transition, ce conseil permettra d’examiner le rapport de la Chambre régionale des comptes Occitanie sur le soutien public à la corrida. Enfin, pour entériner l’ensemble de ces décisions, le maire s’est bâti une nouvelle majorité, en récupérant des adjoints « éliminés » – pour reprendre l’un de ces célèbres termes – lors de précédentes élections, comme Thierry Procida. Ainsi, la nouvelle majorité municipale se compose de 31 élus. Ce qui devrait en théorie largement suffire au maire de Nîmes.
Dans l’équipe de Julien Plantier, on ne s’avoue pas vaincu. Ces derniers ont monté un groupe, Nîmes Avenir, composé de 11 élus. Insuffisant pour contrecarrer les décisions de Jean-Paul Fournier... La mise en place d’un vote à bulletin secret pourrait peut-être inciter certains élus de la majorité à ne pas valider ces décisions ? Selon la municipalité, un tiers des élus, soit 20 membres, sont nécessaires pour la mise en place d’un tel scrutin. Jusqu'à présent, le sort semble scellé.
En conférence de presse ce lundi, le président du groupe Nîmes citoyenne à Gauche, Vincent Bouget a annoncé que son groupe ne prendrait pas part au vote : « Il s’agit d’une recomposition interne, d'une lutte de pouvoir dans le cadre d’une guerre de succession. Leurs déclarations sont creuses et égocentrées. Cette majorité n’a plus de projet, ni d’ambition. » Et de dénoncer : « La prise en main par Franck Proust de tous les leviers de pouvoirs. » Que feront les progressistes et le RN ? Réponse mardi soir à 18 heures.
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